La chambre d'accusation de la cour d'Oran a conforté hier après-midi les décisions prises par le juge d'instruction près le pôle pénal spécialisé à l'encontre de 11 personnes poursuivies pour des faits de terrorisme. Ainsi, Yasser Rouibah, activiste d'Aïn Defla, Mustapha Guira d'Alger et Boutache Tahar de Constantine restent en prison tandis que le journaliste Saïd Boudour et les hirakistes Karim Ilyes, dit "Panthère rose", et Bendella Noureddine sont maintenus sous contrôle judiciaire. Le militant des droits de l'Homme, Kaddour Chouicha, son épouse et journaliste de Liberté Jamila Loukil, les hiraklistes Jahed Zakaria, Yahiaoui Brahim et Belalem Imad-Eddine demeureront, eux, en liberté provisoire. Les avocats de la défense ont, cependant, décidé de se retirer de l'audience en raison de deux "transgressions" du code de procédure pénale : "D'une part, nous n'avons pas été notifiés de la programmation de l'audience 48h avant sa tenue, comme le prévoit la loi. D'autre part, nous n'avons pas pu obtenir le dossier — bien que nous en ayons fait la demande — alors que le code de procédure pénale stipule qu'il doit être mis à notre disposition. Face à ces violations des droits de la défense, nous avons décidé de nous retirer", ont dénoncé Mes Farid Khemisti et Omar Boussag en refusant de cautionner pareilles pratiques. Pour rappel, les onze accusés avaient été présentés à la justice le 29 avril dernier sous les chefs d'accusation de terrorisme, crimes tendant à troubler l'Etat et complot contre l'intégrité du territoire national prévus par les articles 77, 78, 87, 87 bis, 87 bis 1 et 3 du code pénal, et la publication ou l'exposition de documents de nature à nuire à l'intérêt national selon l'article 96. D'après le collectif de la défense, il leur est reproché d'avoir participé à une tentative d'installation d'une cellule du mouvement Rachad à Oran qui aurait été programmée pour fin avril. C'est ce qui expliquerait les interpellations, perquisitions et autres transferts d'activistes depuis d'autres wilayas, qui avaient agité la semaine du 23 et 29 avril 2021 : Yasser Rouibah, Saïd Boudour et Karim Ilyès avaient été arrêtés à Oran à l'occasion de la marche empêchée du vendredi 23 avril, Mustapha Guira, Boutache Tahar et Jahed Zakaria ont été transférés depuis leurs wilayas respectives dans les jours qui ont suivi, alors les étudiants Yahiaoui Brahim et Belalem Imad-Eddine ont été arrêtés le mardi 27 avril. Quant à Kaddour Chouicha et son épouse, ils ont été interpellés le 28 avril à leur sortie de la cour d'Oran où ils devaient comparaître en appel dans un autre procès. S. Ould Ali