Après la précieuse qualification de la JSK pour les demi-finales de la Coupe de la CAF, l'euphorie était de mise, avant-hier soir, dans les vestiaires kabyles, où les Canaris avaient fêté tel qu'il se doit leur triomphe, alors que des milliers de fans kabyles s'étaient agglutinés autour du stade du 1er-Novembre pour porter aux nues les héros du jour et célébrer allègrement cette nouvelle page africaine à coups de fumigènes et de concerts de klaxon qui auront égayé toute la ville des Genêts durant une bonne partie de la soirée. Et si cette qualification fut longue à se dessiner, il n'en demeure pas moins que, sur les deux matchs joués à Sfax et à Tizi Ouzou, la JSK n'aura certainement pas volé son précieux billet pour le "final four" de la compétition, comme l'appellent désormais les Anglophones. En technicien averti, le coach Denis Lavagne avait prédit la difficulté qui attendait ses poulains du fait que les Sfaxiens n'avaient plus rien à perdre dans cette seconde manche et se devaient de jouer leur va-tout à Tizi Ouzou pour tenter de renverser la situation. C'est que le nouveau coach sfaxien, Hamadi Daou, a tenté un véritable coup de poker en remaniant la moitié de l'équipe alignée au match aller et ce, en puisant largement dans sa "légion étrangère", avec l'incorporation de l'Ivoirien Kouakou et du Nigérian Eduwo, qui étaient remplaçants la semaine passée, et en battant le rappel du Sénégalais Naby Camara et du Guinéen Ousmane Camara, étrangement absents à l'aller, tout cela, pour imposer un duel physique acharné face à la formation kabyle, visiblement contrariée par ce véritable combat de gladiateurs. "Je savais que notre mission était délicate car les Sfaxiens allaient jeter toutes leurs forces dans la bataille, et heureusement que nous avions réussi à ouvrir le score peu avant la mi-temps, pour résister aux assauts de l'adversaire en seconde période, et je tiens à féliciter tous mes joueurs qui, malgré leur jeunesse et leur manque d'expérience dans les grands rendez-vous africains, ont joué avec le cœur et ont puisé au fond de leurs dernières ressources pour arracher cette belle qualification pour les demi-finales de l'épreuve", dira encore Lavagne qui, ironie du sort, va retrouver encore son ancien club camerounais de Coton Sport, que la JSK a battu tout récemment, en aller et retour, lors des matchs de poules. "En football, tout est possible. Qui aurait dit que, cette année, j'allais retourner par deux fois à Garoua, une ville que j'ai quittée il y a près d'une dizaine d'années, où nous sommes appelés à croiser encore le fer avec Coton Sport, qui sera certainement avide de revanche ? Mais je pense que nous avons un certain avantage psychologique sur l'équipe camerounaise, que nous avions battue, cette année à deux reprises. Encore qu'il faut se dire que ce sera encore un obstacle difficile à ce stade de la compétition, d'où la nécessité de se préparer en conséquence si l'on veut aller en finale", conclut l'entraîneur de la JSK, qui aura encore l'avantage de disputer la demi-finale retour en Algérie, probablement au stade du 5-Juillet, pour permettre aux Canaris d'évoluer sur une pelouse naturelle et de bénéficier aussi du système d'arbitrage-vidéo (VAR), ce qui a amené les dirigeants kabyles à saisir d'ores et déjà les responsables de la CAF pour demander un changement de domiciliation pour ce match décisif, prévu le 27 juin à 20h, alors que le match aller a été programmé pour le 20 juin à Garoua à la même heure.