Décidément, ces demi-finales de la Coupe de la CAF, qui doivent mettre aux prises la formation camerounaise du Coton-Sport et la JS Kabylie, prennent désormais l'allure d'un feuilleton estival de mauvais goût. Et pour cause, le match aller initialement prévu dimanche 20 juin au stade Roumdé-Adjia de Garoua avait été délocalisé par la CAF la semaine dernière, pour des considérations techniques liées au système VAR et programmé au stade national Ahmadou-Ahidjo de Yaoundé, à la demande de la Fécafoot (Fédération camerounaise de football). Une telle proposition avait été avalisée par les deux clubs concernés et la domiciliation de cette rencontre a été même confirmée par le site officiel de la CAF depuis quelques jours déjà. Cela a amené donc la JSK à changer son plan de vol et à annuler sa réservation d'hôtel à Garoua tout en procédant à une autre réservation d'hôtel à Yaoundé, la capitale camerounaise. Finalement, coup de théâtre comme seul le football africain peut en provoquer, voilà que les dirigeants du Coton-Sport tout comme les responsables de la Fécafoot multiplient les manœuvres, depuis quarante-huit heures, pour tenter de reprogrammer le match à... Garoua ! Et comme par enchantement, la Fécafoot s'est déclarée enfin disposée à fournir aux dirigeants du Coton-Sport tout le matériel nécessaire pour installer le système VAR et une demande devrait être introduite auprès de la CAF pour maintenir coûte que coûte le match à Garoua, ce qui n'est certainement pas sérieux. D'ailleurs, dans une correspondance adressée à la direction de la JSK, avant-hier samedi, la CAF a informé les dirigeants kabyles de "l'intention de la fédération camerounaise de maintenir le match à Garoua", tout en priant la JSK de "faire connaître sa position par rapport à ce changement" et de savoir si le club algérien avait "déjà commencé à prendre les mesures pour honorer le premier changement, à savoir le match à Yaoundé". Et tout "en s'excusant pour ces changements", la CAF fait appel à la "compréhension habituelle" de la JSK, tout cela pour comprendre que les responsables de la CAF semblent avaliser les doléances camerounaises mais la JSK a le droit absolu de s'opposer à un tel changement de domiciliation, à quelques jours seulement de cet important match de demi-finale de la Coupe de la CAF. Toujours est-il que, de son côté, la direction de la JSK a répondu hier à la CAF pour lui faire part des gros embarras engendrés par une telle situation, tout en rappelant que les dirigeants kabyles se sont efforcés de ficeler tant bien que mal tout un dossier administratif lié au plan de vol Alger-Yaoundé, à une autorisation ministérielle de quitter le territoire national et à un changement de réservation d'hôtel au Cameroun. Contacté par nos soins hier en début d'après-midi, le président de la JSK, Chérif Mellal, nous a fait part de son étonnement quant à cette volte-face du club camerounais et nous a déclaré que "la JSK a toujours fait preuve de collaboration et de coopération avec la CAF, mais elle ne peut accepter un tel chamboulement à quelques jours du déplacement au Cameroun". Mohamed HAOUCHINE