Le wali d'Alger évoque de nouvelles solutions d'approvisionnement de la wilaya d'Alger qui seront mises en place au cours des prochains mois, voire dès l'année prochaine. Depuis quelques semaines, Alger, tout comme un bon nombre d'autres wilayas du pays, enregistre des coupures d'eau de manière récurrente au point de susciter la colère des citoyens qui ne savent plus à quel saint se vouer. C'est carrément le calvaire au quotidien, notamment pour certains quartiers de la capitale qui se sont retrouvés privés d'eau, parfois jusqu'à quatre jours sans que la Seaal ou une autre partie concernée soit en mesure de leur fournir des raisons convaincantes ou une solution radicale. Lors de sa sortie jeudi dernier sur les ondes de la Radio algérienne, Youcef Chorfa, wali d'Alger, a dévoilé le nouveau plan de rationnement en tentant, dans la foulée, d'expliquer "cette situation difficile" dont il impute la responsabilité à une nature peu clémente, "une faible pluviométrie enregistrée depuis déjà trois ans", dit-il. Il ne souffle mot, cependant, sur la mauvaise gestion de ce secteur qui a valu, pourtant, plusieurs limogeages. Résultat des courses : la wilaya d'Alger renoue avec de vieilles pratiques qu'on croyait révolues et qui se traduisent par ce nouveau programme d'approvisionnement qui classe "57 communes de la wilaya d'Alger en 3 catégories". Chacune d'elles se verra appliquer un système d'approvisionnement en eau différent. La première catégorie est composée de 14 communes, qui seront alimentées quotidiennement de 8h à 14h. Elle comprend : La Casbah, Sidi Moussa, Bir Mourad-Raïs, Hydra, Ouled Chebel, Tassala El-Merdja, Baba Hassan, Draria, El-Achour, Belouizdad, El-Madania, El-Mouradia, Sidi M'hamed et Rahmania. La deuxième catégorie est composée de 20 communes qui seront alimentées de 8h à 16h, un jour sur deux. Elle comprend : Oued Koriche, Raïs Hamidou, les Eucalyptus, Birkadem, Gué-de-Constantine, Beni Messous, Bouzaréah, Aïn Benian, Hammamet, Bab Ezzouar, Bordj El-Kiffan, El-Marsa, Mohammadia, Bourouba, Bachdjarah, Oued Smar, El-Harrach, El-Magharia, Hussein-Dey et Heuraoua. Et enfin, la troisième catégorie est composée de 23 communes auxquelles il sera appliqué un double système d'approvisionnement, c'est-à-dire que dans une même commune, il y aura des quartiers qui auront de l'eau quotidiennement de 8h à 14h, et d'autres de 8h à 16h, un jour sur deux. Sont concernées par ce système mixte d'approvisionnement : les communes de Bab El-Oued, Bologhine, Baraki, Saoula, Birtouta, Ben Aknoun, El-Biar, Chéraga, Dély Ibrahim, Ouled Fayet, Aïn Taya, Dar El-Beïda, Bordj El-Bahri, Douéra, Khraïcia, Kouba, Réghaïa, Rouiba, Alger-Centre, Mahelma, Souidania, Staouéli et Zéralda. Ce plan de rationnement de la distribution de l'eau est basé, explique le wali d'Alger, suivant le principe de "distribution de l'eau la journée et reconstituer les stocks la nuit. Donc, nous arrêtons la distribution de l'eau de 18h à 6h du matin, pour pouvoir reconstituer le stockage dans les réservoirs". Pour le wali d'Alger, ce rationnement est la conséquence d'"une période des plus difficiles, avec un déficit en approvisionnement assez conséquent, pratiquement chronique". Ses arguments ? "Les années passées, nous étions dans la disponibilité, parce que les eaux souterraines étaient très importantes et nos barrages étaient pratiquement pleins. Aujourd'hui, nos barrages sont en forte diminution et nos apports en eaux superficielles ont fortement diminué ; ils ont chuté de 500 000 m3 d'eau/jour à 170 000 m3/jour." Cette forte diminution, explique-t-il, "est due à la faible pluviométrie qu'on enregistre depuis 3 ans maintenant, ce qui a empêché nos barrages de se reconstituer rapidement". Youcef Chorfa se veut, tout de même, rassurant en soutenant que "cette situation difficile n'est que passagère et conjoncturelle", tout en avançant que d'"autres alternatives et d'autres solutions d'approvisionnement de la wilaya d'Alger seront mises en place au cours des mois prochains, voire dès l'année prochaine", comptant certainement sur de nouvelles stations de dessalement d'eau de mer et de nouveaux forages qui seront réalisés.