Des détenus d'opinion ont été élargis dans le cadre des mesures décrétées par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à l'occasion de la célébration du 59e anniversaire de la Fête de l'indépendance et de la jeunesse, a indiqué, dimanche soir, un communiqué du ministère de la Justice, évoquant la libération, dans un premier temps, de 18 détenus. "À l'occasion du 59e anniversaire de la Fête de l'indépendance et de la jeunesse, le ministère de la Justice informe l'opinion publique que le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a décrété des mesures d'élargissement au profit des jeunes poursuivis pénalement et se trouvant en détention pour avoir commis des faits liés à l'attroupement et autres actes qui y sont liés", a indiqué le communiqué du ministère de la Justice, soulignant que "les juridictions compétentes ont procédé, à partir de la date d'aujourd'hui (dimanche 4 juillet, ndlr), à l'élargissement de ces individus dont le nombre s'élève, à l'heure de la rédaction de ce communiqué, à 18 détenus, et l'opération se poursuit pour les autres". Le département de Zeghmati ne précise pas ce qu'il qualifie d'"autres actes" qui sont liés à "l'attroupement", qui constitue l'un des principaux chefs d'inculpation pour lequel plus de 300 militants, journalistes, enseignants universitaires, responsables de parti ont été arrêtés et placés en détention à travers 36 wilayas du pays, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) et d'autres organisations nationales de défense des droits de l'Homme. Des dizaines d'autres personnes ont été remises en liberté, mais sont toujours sous le coup de poursuites judiciaires, en raison de leur implication dans la révolution populaire du 22 Février que le communiqué du ministère de la Justice n'évoque pas ouvertement. Pis encore, alors que les autorités annoncent l'élargissement de certains détenus d'opinion, quatre manifestants ont été interpellés à Tizi Ouzou à la suite d'une tentative de marche à l'occasion de la commémoration de la Fête de l'indépendance, initiée par le Front anti-répression fraîchement créé dans la wilaya, selon notre bureau sur place. Les quatre manifestants ont été relâchés en milieu d'après-midi. D'autres manifestants et militants sont, par ailleurs, convoqués par les services de sécurité ou placés sous mandat de dépôt le jour même de cette annonce. À Batna, Biskra et Aïn Temouchent, des militants ont été placés sous mandat de dépôt dimanche soir, tandis qu'à Mascara, Habib Chouaïb a été condamné à 8 mois de prison ferme à l'issue de son procès en appel, selon le CNLD. Poursuivi sur la base d'une plainte déposée par Lazhari Bouzid, président du Conseil national des droits de l'Homme, après avoir été empêché d'assister à l'enterrement du militant des droits de l'Homme Ali Yahia Abdenour, le militant Hassan Mebtouche a été placé hier sous contrôle judiciaire par le juge d'instruction près le tribunal de Bir-Mourad-Raïs, au même titre que Karim Tabbou et Slimane Hamitouche. Chems Eddine Laâlami, plus connu sous le nom Brahim Laâlami, a été placé sous mandat de dépôt par le juge d'instruction près le tribunal de Bordj Bou-Arréridj, avec renvoi de son procès pour le 11 juillet prochain, a-t-on appris de son comité de défense et du CNLD.