L'activité halieutique dans la wilaya de Tipasa a été affectée par des conditions climatiques sévères, enregistrées lors du premier trimestre de l'année en cours, réduisant de manière drastique les sorties en mer et contraignant les professionnels de la pêche à l'amarrage de leurs embarcations. La production halieutique au niveau de la wilaya de Tipasa a connu une baisse de 12% durant le premier semestre de l'année en cours, selon Tadbirt Ahmed, directeur de la pêche et de la production halieutique de la wilaya de Tipasa. Les sorties en mer des pêcheurs sont passées de quelque 1 000 sorties en 2020 à 400 en 2021. Cette situation a évidemment affecté les cinq principaux ports de pêche et les 10 plages d'échouage qui regroupent des petites embarcations. Il s'agit des 5 ports de pêche de Bouharoun, de Cherchell, de Tipasa, de Khemisti et de Gouraya. En chiffres, la production de la période allant de janvier à juin 2021 a été estimée à 2 444,23 tonnes, alors qu'à la même période en 2020 la production a atteint 2 767,40 tonnes, ce qui représente une baisse de 12% et en tonnage une différence de 323 tonnes. Pour le poisson bleu, à l'image de la sardine et de l'anchois, produit de large consommation, la production a connu également une baisse de 9% par rapport à l'année précédente. Elle est passée de 2 189,13 tonnes en 2020 à 1 997,54 tonnes en 2021. Concernant la production de cette espèce, elle connaît, selon des professionnels, une courbe ascendante à compter du mois de juin, ce qui laisse présager un rebond de la production qui va sûrement se répercuter et d'une manière positive sur le prix de cette variété de poisson très appréciée par les ménages. Pour la flottille physique de pêche active, la wilaya dispose, en plus des 9 thoniers, de 899 bateaux de pêche dont 79 chalutiers, 250 sardiniers et 559 petits-métiers, explique notre source, qui déplore par la même occasion l'absence au niveau des ports de la wilaya de Tipasa, particulièrement ceux de Cherchell et de Bouharoun, de la halle à marée qui contribue à organiser les opérations de vente des produits de la mer. "La prise en charge de ce volet par contre est prévue dans les nouveaux plans d'aménagement des ports de pêche dont l'étude est finalisée. Cette opération a été chapeautée par la société de gestion des ports de pêche de Tipasa, en collaboration, pour avis, avec la direction de la pêche, la Chambre de pêche et les professionnels du secteur", a affirmé M. Tadbirt. Selon ce même responsable, le secteur de la pêche au niveau la wilaya de Tipasa, contrairement à certaines wilayas côtières, possède beaucoup de potentialités. Un processus de développement, assure-t-il, est d'ailleurs engagé, en collaboration avec tous les acteurs en relation directe avec le secteur, pour sa promotion à travers plusieurs actions inscrites à son actif, comme la réorganisation des ports de pêche, les zones de pêche pour la préservation des espèces marines, et la formation des marins pêcheurs toutes catégories confondues aux techniques de pêche et au cadre législatif qui régit la profession. La prise en charge du volet social des marins pêcheurs, facilitée par la dernière circulaire signée par le directeur général de la Cnas concernant notamment le nouveau système déclaratif des cotisations, est un autre acquis pour cette catégorie de professionnels. Un autre projet qui vise l'organisation du secteur de la pêche est actuellement en pleine maturation. Initié par le ministère de tutelle, ce projet consiste en la création de coopératives de pêche et pour lesquelles trois rencontres régionales ont été tenues. La première à Skikda, la deuxième à Mostaganem et la dernière en date a été tenue mercredi dernier à Tipasa.