Paradoxe - A la fin du mois d'octobre dernier, la production halieutique de la wilaya d'Oran a atteint plus de 5 857 tonnes de produits de mer contre 5 247 tonnes durant toute l'année dernière. C'est ce qu'indique le bilan provisoire à la direction de la pêche et des ressources halieutiques (DPRH). Ce taux renseigne, selon différents acteurs du secteur au niveau local, du retour, cette année, d'un grand nombre d'artisans «utilisant de petites et moyennes embarcations dans cette activité où la production de sardine a pris de l'aile, alors que son prix demeure toujours élevé. La production du saurel et de la sardine, espèces très prisées à Oran et ses environs et dont le prix est nettement inférieur par rapport au poisson blanc et aux crustacés, a réalisé un record cette année, atteignant 50 tonnes par jour aux ports de la wilaya (Oran et Arzew). Le directeur de wilaya de la pêche et des ressources halieutiques attribue cette croissance à un nombre de facteurs dont les conditions naturelles favorables, l'adhésion des professionnels aux mesures tendant à l'amélioration des ressources halieutiques et leur préservation et à l'augmentation du nombre des gens de la mer qui a atteint 5 500 cette année. Parmi les plus importantes mesures favorablement accueillies par les professionnels, la période de repos biologique. Toutefois et en dépit de ce bilan, les prix sur le marché ne suivent pas. A ce constat, un marin pécheur indique, étonné, que «le prix de gros a baissé au quai d'amarrage plusieurs fois à moins de 110 dinars le kilogramme pour la sardine, mais à chaque fois, nous avons enregistré, le même jour, la vente de ce produit à 300 DA/kg et plus dans nombre de marchés de la ville d'Oran». «Nous avons attiré l'attention depuis longtemps sur la hausse effrénée des prix du poisson, à leur tête la sardine, l'espèce la plus demandée par les consommateurs dans la région. Une envolée due au grand nombre de mandataires et aux spéculateurs qui interfèrent», a souligné un autre marin. A ce sujet, de nombreux pêcheurs plaident pour la création de marchés organisés de vente de produits de la mer, comme meilleur moyen, selon eux, de maîtriser les prix. Un constat partagé par nombres d'acteurs, notamment le DPRH, Mohamed Bengrina, qui fait remarquer qu'en dépit de l'amélioration significative de la production halieutique et des mesures d'organisation et de réglementation du secteur, «les prix sur le marché ne suivent pas». Un constat loin d'être propre au secteur halieutique et qui ne cesse de remettre sur la table le problème des limites des divers plans d'organisation et de régulation du marché.