Avec la crainte que les stocks mondiaux de pétrole restent serrés, combinée à l'approche prudente en matière d'approvisionnement adoptée par l'Opep+, la banque britannique Barclays entrevoit une forte hausse des cours. L'accord conclu dimanche dernier par les producteurs siégeant dans l'Opep+ a donné du grain à moudre pour les principales institutions de prospective et de prévision pétrolière. La banque britannique Barclays prévoit ainsi une croissance plus modérée des prix du pétrole cette année et une lente augmentation l'an prochain. Dans une note publiée jeudi, Barclays prévient que malgré la hausse de 400 000 barils par jour de l'offre de l'Opep+ à compter du mois d'août, les stocks de pétrole restent serrés. Aux Etats-Unis, les réserves de pétrole brut s'élevaient à 439,7 millions de barils pour la semaine clôturée au 16 juillet, soit 7% de moins que la moyenne quinquennale pour cette période de l'année. Avec la crainte que les stocks mondiaux de pétrole restent serrés, combinée à l'approche prudente en matière d'approvisionnement adoptée par l'Opep+, Barclays entrevoit une forte hausse des cours. Dans cette probabilité, Barclays n'y voit aucunement une étape positive, aussi bien pour l'Opep+ que pour l'économie mondiale, étant donné que cette hausse des cours - qui pourrait atteindre 100 dollars le baril si les déficits de l'offre venaient à s'aggraver- entraînerait une érosion certaines de la demande mondiale, écrit Barclays dans sa note. La banque britannique dit s'attendre à ce que les membres de l'Opep+ poursuivent leurs consultations quant à la gestion de l'approvisionnement et estime que l'accord pourrait aller au-delà des 400 000 bpj d'ajouts mensuels si l'Iran venait à conclure un accord nucléaire avec les Etats-Unis. Barclays table sur un prix moyen de 69 dollars le baril de Brent cette année, contre 66 dollars le baril dans sa précédente projection. La référence américaine, le WTI, devrait évoluer, en revanche, à 67 dollars le baril cette année. Pour 2022, Barclays table sur un prix moyen de 68 dollars le baril pour le Brent et de 65 dollars pour le WTI. Pour sa part, la banque américaine d'investissement Goldman Sachs a réitéré ses prévisions haussières du prix du pétrole, tablant sur un Brent à 80 dollars cet été dans la foulée de l'accord conclu, dimanche dernier, par l'Opep+. L'Organisation a levé davantage ses restrictions sur la production, prévoyant une hausse de 400 000 b/j de son offre chaque mois à partir d'août. Dans une analyse des fondamentaux du marché publiée jeudi, Goldman Sachs table sur une forte reprise de la demande mondiale de pétrole cette année, réitérant ses prévisions de prix de 80 dollars pour le brut Brent, malgré le compromis conclu par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis (EAU) qui a débloqué l'impasse au sein de l'Opep+. Selon les analystes de Goldman Sachs, l'accord conclu, dimanche, par l'Opep+ "avait deux axes distincts : une augmentation modérée de la production qui maintiendra le marché en déficit dans les mois à venir, ainsi que des prévisions pour une capacité plus élevée qui sera nécessaire dans les années à venir compte tenu du sous-investissement croissant". Les craintes persistantes sur l'approvisionnement mondial en pétrole brut nourrissent les pronostics haussiers des prix ; ceux de Goldman Sachs s'établissant à deux dollars au-dessus de précédentes prévisions pour le Brent, à 80 dollars le baril cette année, et supérieurs de 5 dollars par rapport aux prévisions précédentes pour l'an prochain, à 75 dollars le baril. Hier, les prix du pétrole évoluaient proches de l'équilibre, les investisseurs semblant faire une pause après avoir rattrapé durant la semaine la lourde chute de lundi. À 12h25, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 73,61 dollars à Londres, en très légère baisse de 0,24% par rapport à la clôture de jeudi. À New York, le baril américain de WTI pour le même mois perdait, lui aussi, 0,19% à 71,77 dollars. Les deux références ont chuté, lundi dernier, respectivement de 6,75% et 7,50%, effaçant en une seule journée les gains d'un mois et demi.