La véritable culbute enregistrée, vendredi au stade Omar-Hamadi de Bologhine, par la JS Kabylie face au nouveau promu du Paradou aura eu l'effet d'une véritable douche écossaise en Kabylie, où la déception des milliers de supporters aura atteint son paroxysme. Alors que les fans kabyles tablaient surtout sur une éventuelle victoire, voire au pire un match nul, pour effacer les deux semi-échecs déjà enregistrés à Tizi Ouzou face au CSC (2-2), puis devant le WAT (0-0), les Canaris auront essuyé une véritable humiliation sûrement difficile à avaler. Et s'il est difficile de cerner avec précision les causes d'une telle déroute, il faut bien se mettre à l'évidence que ce naufrage n'a fait que confirmer la double gestion technique et tactique de l'ex-entraîneur limogé, René Taelman, dont les séquelles ont tout simplement apparu au grand jour. Arrivé à la rescousse depuis ce week-end, le coach français Jean-Yves Chay n'aura fait que constater les dégâts et établir de visu un constat de faillite légué par son prédécesseur. “Sincèrement, je n'ai pas reconnu la JSK conquérante et combative que j'ai laissée en 2002”, dira après coup Jean-Yves Chay qui était chargé de superviser la formation kabyle face au PAC pour entamer sa mission à compter de cette semaine. A priori, beaucoup de pain l'attend sur la planche car il va falloir sûrement retrousser les manches et remuer les méninges pour revigorer les troupes et redonner corps et âme à un groupe disloqué. “J'ai constaté qu'il y a heureusement de bonnes individualités mais qui ne forment pas un groupe soudé”, dira encore Chay qui remarquera, fort judicieusement d'ailleurs, qu'il y a un grave manque de coordination entre les trois compartiments de jeu, notamment dans l'entre-jeu, cette phalange charnière où s'ébauche et s'esquisse la liberté de manœuvre d'une équipe. Certes, la débâcle de ce vendredi face au Paradou est encore difficile à avaler, mais elle nous renseigne sur le mal qui ronge la formation kabyle qui a certainement besoin d'un traitement de choc pour sortir la tête de l'eau. En bon pédagogue qu'il est, Chay s'efforcera de discuter aujourd'hui avec tous ses joueurs pour tenter d'établir un diagnostic objectif et envisager un remédiation conséquente. À Tizi Ouzou comme un peu partout en Kabylie, les fidèles supporters des Canaris grognent et s'interrogent après tous ces ratages répétés. Après le retour de Chay, de Medane et de Sadmi, voilà qu'un autre ex-Canari en la personne de Aït Yahar vient renforcer le staff de la section football de la JSK, une section qui mérite certainement une grande toilette pour permettre de redresser le gouvernail. Avec tous les sacrifices consentis par le club en matière de recrutement d'intersaison, les supporters kabyles sont en droit d'exiger un meilleur rendement, en fait un meilleur label. Mohamed Haouchine