Résumé : Meriem arrive à la ferme et est reçue froidement par sa marâtre. Cette dernière affiche dès lors son animosité et lui interdit de toucher au bébé. Le lendemain la neige recouvre le village. Meriem est impressionnée. Mais... Elle déglutit avant de répondre : - Heu... Rien... Je regardais la neige. - Tu ne peux pas trouver un autre argument plus valable ? La neige, tu en vois tous les jours à Paris, particulièrement à cette époque de l'année où il doit faire un froid de canard. - Oui. Il fait froid et il y a de la neige à Paris, mais ici, c'est bien plus beau. Je... j'aime bien ces montagnes couvertes de blanc. Elles sont impressionnantes. Houria hausse les épaules. - Tu es une rêveuse comme ton père. Je présume que lui aussi aurait fait la même chose. Ecoute Meriem, je dois m'absenter pour la journée. Je prends bien sûr Aïssa avec moi. Tu vas rester tranquillement à la maison. Et surtout n'ouvre la porte à personne. Tu m'entends ? - Oui. Mais où te rends-tu donc par ce froid ? - Cela ne te regarde pas. J'ai envie de voir d'autres têtes que la tienne. Alors, pour occuper ton temps, tu n'auras qu'à faire le ménage. La vaisselle par exemple. Tu pourras aussi plier le linge et le mettre dans l'armoire. Puis, si tu veux manger, tu n'auras qu'à réchauffer les restes de la veille. Meriem se dit que l'absence de sa marâtre lui permettra d'avoir une journée de paix. Elle pourra dormir, lire et même sortir dans le jardin pour jouer dans la neige. - Tu m'entends ? - Oui, Ma Houria, je t'entends. Tu peux partir en paix, je n'ouvrirai la porte à personne. Houria sort, et Meriem retourne dans sa chambre et se rallonge sur son lit. Dans sa valise, elle a ramené quelques livres qui pourraient lui tenir compagnie, mais comme elle avait le ménage à faire, elle remet ses lectures pour plus tard. Elle se relève et se rend dans la cuisine en se retroussant les manches. Une pile de vaisselle sale est déposée au fond de l'évier. C'est sûrement Taos qui s'occupait de l'entretien de la maison. En son absence, Houria ne se donne pas trop de mal. Meriem termine de laver les assiettes et les couverts, puis plie le linge qui traînait sur le lit de sa belle-mère, avant de le ranger dans l'armoire. Un coup à la porte d'entrée la fera sursauter. Qui pourrait venir lui rendre visite ? Personne ne savait qu'elle était là. C'est Houria qu'on vient voir, et elle lui a promis de n'ouvrir à personne. Elle attend un moment, mais les coups reprennent de plus belle et de plus en plus fort. Comme la fenêtre de la chambre donne sur l'arrière cour, elle ne peut pas voir qui est le visiteur. Elle se rend dans la grande salle et soulève le pan du rideau pour reconnaître Daouia, la femme du berger. Meriem soupire. Malgré sa promesse, elle ne peut laisser cette femme sur le seuil de la maison par ce froid. Elle n'hésite plus et lui ouvre. - Meriem, tu es là ? Quel bonheur de te revoir ! Daouia l'embrasse chaleureusement avant de demander : - Depuis quand es-tu ici ? - Depuis hier soir. - Ton père t'a accompagnée ? - Non, il travaille, moi je suis en vacances pour quelques jours. Daouia sourit. - Cela tombe bien. Regarde ce que je te ramène. Elle dépose sur la table un plat contenant une motte de beurre, un broc de petit-lait, ainsi qu'une galette encore chaude. - Je suis certaine que tu n'as encore rien avalé. Viens donc faire honneur à ce repas improvisé. Meriem sourit. - C'est vraiment mon jour. Cela fait des mois que je n'ai pas goûté à de tels mets. - Alors, fais-en honneur. Meriem allait s'attabler, puis s'abstient. Ces bonnes choses, Daouia les a ramenées sûrement pour sa belle-mère.
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