Dimanche, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a fait état d'une reprise de l'économie nationale. "Selon les derniers chiffres, nous avons atteint un taux de croissance de 3,8%, et ce, après un recul dû à la pandémie de Covid-19 et à la baisse des cours du pétrole", a indiqué le président de la République lors d'une entrevue accordée à des responsables de médias nationaux. Ce taux reflète la dynamique que connaît l'économie nationale, qui s'incarne également dans le retour des investissements, puisque "les banques ont accordé environ 1 600 milliards de dinars de prêts", selon le président de la République. Le chef de l'Etat n'a pas précisé les secteurs à l'origine de ce rebond de croissance. En attendant la publication des données des comptes nationaux, l'Office national des statistiques (ONS) a constaté que la production industrielle du secteur public national a enregistré une croissance de seulement 0,4% au premier trimestre de l'année en cours. L'ONS a fait état de la persistance des difficultés du secteur des hydrocarbures. La production dans ce secteur a reculé de 2%. La production du pétrole brut et de gaz naturel a régressé de 6,5%. La Banque mondiale, dans son dernier bulletin de conjoncture, indique que les perspectives économiques de l'Algérie laissent présager une reprise fragile en 2021, et la durabilité de cette dernière dépendra de l'accélération des réformes permettant de favoriser la croissance du secteur privé et de rétablir les équilibres macroéconomiques. Dans le cadre du scénario de référence, souligne l'institution financière internationale, le produit intérieur brut (PIB) devrait croître de 3,7% en 2021 et de 2,5% en 2022, retrouvant son niveau d'avant la pandémie. "Alors que l'économie algérienne devrait bénéficier du rebond de la production de gaz en 2021, la reprise dans les secteurs hors hydrocarbures devrait être lente et progressive", prévoit la Banque mondiale. Le ministère des Finances avait annoncé, en juin dernier, que la croissance économique de l'Algérie "a été revue à la hausse et devrait se situer à +4,2% en 2021 (contre +3,98% dans la LF 2021), en relation avec le retour progressif de l'activité économique". Le ministère a précisé que la croissance hors hydrocarbures "se situerait à +3,2% dans la LFC 2021, contre +2,4% prévue dans la LF 2021, pour tenir compte de la reprise de l'activité des secteurs de la construction (+3,8%) et des services marchands (+3,6%)". Le président de la République a évoqué la dynamique qui anime le secteur des start-up, ainsi que le développement des exportations hors hydrocarbures qui ont franchi pour la première fois en 25 ans le seuil de 1,8 milliard de dollars. Les exportations hors hydrocarbures ont atteint jusqu'à présent 2,1 milliards de dollars, a-t-il affirmé. Selon Abdelmadjid Tebboune, elles pourraient atteindre entre 4 et 5 milliards de dollars, d'ici à la fin de l'année en cours. Les réserves de changes sont évaluées, actuellement, à 44 milliards de dollars, a indiqué le chef de l'Etat. "Nous avons amorcé une courbe ascendante s'agissant des réserves de changes", assure-t-il, rappelant que l'Algérie a dépensé environ 3 milliards de dollars pour l'acquisition des matériels, vaccins et médicaments essentiels à la lutte anti-Covid-19. Meziane RABHI