Extradé samedi dernier par l'Espagne, le gendarme, déserteur, Mohamed Abdellah a été mis hier en détention provisoire par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed à Alger, annoncent différentes sources médiatiques. Le jeune gendarme de 33 ans, qui a fui le pays il y a trois ans, a fait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Il est accusé par les autorités algériennes d'"appartenance à une organisation terroriste qui commet des actes attentatoires à la sûreté de l'Etat et à l'unité nationale" et de "financement d'une organisation terroriste". Mohamed Abdellah a déserté la gendarmerie où il travaillait comme sous-officier dans l'unité aérienne, il y a trois ans. Il s'est réfugié en Espagne en compagnie de sa famille en attendant d'obtenir l'asile politique, statut pour lequel il a fait une demande. Pendant de longs mois, l'ex gendarme a multiplié des interventions sur Youtube pour s'attaquer aux autorités algériennes, y compris à l'armée. Des interventions qui lui ont valu une plainte de la justice qui a émis un mandat d'arrêt international à son encontre. Il était notamment accusé de terrorisme. Après des mois d'attente pour l'obtention du document lui accordant l'asile politique, l'ancien gendarme a été mis, il y a quelques semaines, dans un centre de rétention pour migrants en situation irrégulière, près de Barcelone. Les autorités espagnoles ont, en effet, refusé de lui accorder le droit d'asil. Pour tenter d'empêcher son extradition, des associations et des militants établis à l'étranger ont organisé un sit-in devant le centre de rétention à partir duquel le déserteur a continué à faire des interventions téléphoniques par le biais d'autres youtubeurs. Mais dans la soirée de vendredi dernier, le ministère espagnol de l'Intérieur a rejeté sa demande d'asile politique et émis un avis favorable d'extradition. Le lendemain, samedi, Mohamed Abdellah a été remis aux mains de la justice algérienne dès l'arrivée d'un paquebot transportant d'autres migrants débarqués au port de Ghazaouet (wilaya de Tlemcen). Il risque des peines très lourdes puisqu'en plus des chefs d'inculpation cités, l'homme peut être également poursuivi pour désertion.