Le cabinet de conseil Finabi plaide, dans une analyse, pour la mise en place d'un système de notation des entreprises exportatrices en Algérie et propose des leviers de croissance des exportations hors hydrocarbures. L'objectif de l'analyse, souligne la société de conseil spécialisée dans le diagnostic financier et l'analyse économique, "est de modéliser, primo, un système de notation dont la finalité est de classer les exportateurs hors hydrocarbures selon des indicateurs de performance objectifs. Secundo, de proposer les leviers adéquats pour augmenter la performance des entités exportatrices hors hydrocarbures". Toute entreprise dont la balance en devises est positive "bénéficie d'une note forfaitaire de 10%", suggère Finabi. "L'appui minimal à accorder à toute entité exportatrice excédentaire est d'appliquer sur le chiffre d'affaires à l'export un taux de change préférentiel (une surcote de 25%) au moment du rapatriement des devises", recommande le cabinet conseil. Selon ce dernier, ce levier sera beaucoup plus efficace que le système d'indemnisation actuel octroyé par le fonds spécial de la promotion des exportations. Ce levier principal, indique-t-il, "est inspiré de la stratégie de promotion des exportations en Turquie". Le deuxième indicateur est l'impact de la balance positive en devises de l'entité exportatrice sur les réserves de changes. Pour accéder à la note minimale, il faut réaliser au moins 500 000 dollars, propose Finabi. La note maximale de 30% est accordée aux entreprises dont la balance positive en devises dépasse les 100 millions de dollars. Le troisième indicateur porte sur l'utilisation des matières premières produites localement. "L'impact de cette mesure est que les entreprises qui font de l'intégration industrielle et qui exportent les produits finis seront mieux notées que celles qui importent les matières premières afin d'exporter les produits finis", explique-t-on. "À titre d'exemple, une entité dont le modèle économique est de produire de la tomate séchée aura la note maximale de 20% ! En revanche, une société qui importe des kits d'assemblage pour produire des appareils électroménagers risque d'être notée 0% même si elle optimise les autres critères", précise le cabinet conseil. Le quatrième indicateur est corrélé au troisième car sa finalité est d'augmenter le taux d'intégration national. "En effet, nous avons pondéré l'impact de la société exportatrice sur la création d'emplois directs et indirects de la même manière que l'impact de la balance positive en devises sur les réserves de changes", souligne Finabi. "À titre illustratif, un agent économique exportateur qui crée plus de 500 emplois directs et indirects bénéficiera d'une note maximale de 30%", suggère le cabinet. Le cinquième indicateur est l'impact environnemental pour encourager les entités exportatrices qui se soucient de la préservation des ressources des générations futures. Le cabinet évoque, dans son analyse, un classement des entreprises exportatrices et les leviers de croissance des exportations. Pour bénéficier d'un classement gold, la note cumulée doit être supérieure à 70%. "En plus de l'appui minimal décrit supra, nous proposons deux autres leviers : le financement bancaire à taux bonifié et l'exonération des charges fiscales et parafiscales sur les salaires", souligne-t-il. La note cumulée minimale pour être considérée silver est de 50%. Les entreprises classées silver bénéficient de l'appui minimal et de l'exonération fiscale et parafiscale sur les salaires. La catégorie bronze, dont la note cumulée oscille entre 10 et 49%, bénéficiera seulement de l'appui minimal. Finabi plaide pour une fusion d'Algex et du fonds de promotion des exportations. "En outre, la notation ou le label sera accordé sur une base déclarative et validé par des experts indépendants car il y a risque d'un effet boomerang et qu'on vive les mêmes anomalies actuelles. Un contrôle annuel sera réalisé par la nouvelle agence par une équipe constituée d'experts et de fonctionnaires pour éviter les fraudes", précise le cabinet conseil.