Après les faramineuses dépenses du mois de ramadan, les parents s'apprêtent, voire appréhendent l'autre saignée imposée par les dépenses de la fête de l'Aïd El Fitr. Satisfaire les enfants, oui, mais à quel prix ? Les chefs de ménage ne sont pas au bout de leurs peines puisque, outre les dépenses supplémentaires qu'engendre le mois de ramadan, ils doivent faire face à d'autres contraintes liées à l'achat des effets vestimentaires pour leurs enfants à la veille de l'Aïd El Fitr qui se profile à l'horizon. En effet, respectueux des us et coutumes, les parents doivent impérativement habiller leurs enfants, lesquels, loin de se soucier de la situation sociale de leurs parents, se montrent exigeants, gourmands et capricieux. Dans ce contexte, le marché est inondé de produits vestimentaires, toutes marques confondues, mais à des prix excessifs qui font dresser les cheveux sur la tête des parents désireux de satisfaire leurs enfants, quitte à s'endetter un peu plus. À cet effet, les vitrines et, surtout, les marchands ambulants, étalent leurs produits afin d‘attirer les regards et faire fléchir les candidats aux achats. Contrairement aux évènements antérieurs, ce sont les articles locaux qui sont proposés mais qui rivalisent avec les prix des “made in…” Quant aux parents issus d'un milieu défavorisé et les nécessiteux, ils spéculent sur une aide du Croissant-Rouge ou de l'APC pour l'octroi d'effets vestimentaires à même de faire le bonheur de leurs enfants. Mais tous ne peuvent bénéficier de ces faveurs car, d'un côté, leur nombre est très élevé et, de l'autre, les bienfaiteurs, eu égard à leurs moyens limités, ne peuvent répondre à toutes les demandes. Des indices révélateurs ont été enregistrés pour les repas et les couffins de ramadan, lesquels traduisent par les chiffres une situation de fait car, en dépit des efforts consentis par l'administration et les âmes charitables, le vide n'a pu être comblé. Les demandes de secours affluent au niveau de l'APC du Croissant- Rouge et des associations de bienfaisance aux moyens, somme toute, limités. La wilaya de Mascara, à l'instar des autres de l'intérieur du pays, enregistre un fort taux de pourcentage de chômeurs et une situation aggravée par la fermeture d'une vingtaine d'entreprises et d'unités industrielles qui a conduit à la misère de plusieurs centaines de familles. Si les parents parviennent à rendre le sourire à leurs enfants, c'est au prix d'efforts douloureux, de privations et d'endettements. A. B.