Une situation qui pourrait inciter les pouvoirs publics à rapidement prendre des mesures contraignantes, dont l'exigence d'un pass sanitaire pour l'accès aux administrations et lieux publics. À l'instar d'autres wilayas du pays, le nombre de primo-vaccinés dans la wilaya de Sétif reste en deçà des objectifs d'une vaccination massive qui pourrait garantir une immunité collective. Une situation qui pourrait inciter les pouvoirs publics à rapidement prendre des mesures contraignantes, dont l'exigence d'un pass sanitaire pour l'accès aux administrations et lieux publics. Selon des praticiens, la réticence n'est pas propre au vaccin anti-Covid-19, car en 2017 des parents ont refusé de faire vacciner leurs enfants au ROR. "Les arguments avancés par les gens qui refusent le vaccin, notamment sur les pages des réseaux sociaux, ne s'appuient pas sur des constatations sur le terrain et encore moins sur des études ou des enquêtes scientifiques. C'est le rôle des scientifiques de mener une contre-campagne pour persuader les citoyens de l'importance du vaccin comme seul moyen d'endiguer la pandémie", nous dira le Dr Rouabah Hamza, qui a tenu à souligner que "l'histoire des résistances à la vaccination se répète et les origines et les raisons sont nombreuses. La vaccination est toujours accusée, entre autres, d'être contre nature, d'être dangereuse pour la santé ou encore de servir les intérêts des laboratoires et des industries pharmaceutiques, cependant ils ont tort car c'est le seul moyen de faire face au virus", nous dira-t-il. "Les services sanitaires chargés de l'opération de vaccination durant la campagne nationale 'Big day' ont réussi à vacciner près de 50 000 personnes âgées de plus de 18 ans en première et deuxième doses", a indiqué le chef du service de la prévention au sein de la Direction de la santé et de la population de la wilaya de Sétif, le Dr Koussa Laymine, lors d'une intervention sur les ondes de Radio Sétif. Il est à rappeler que les prévisions des responsables du secteur étaient de vacciner 100 000 personnes, cependant, la réticence de certains citoyens a compromis cet objectif. Il est à noter aussi que beaucoup de citoyens étaient atteints de la Covid-19 depuis juin dernier, d'où la nécessité d'attendre encore quelques semaines pour mieux voir. "Une personne qui a contracté la Covid-19 doit attendre trois mois pour être vaccinée. À cet effet, nous ne pouvons pas affirmer qu'il y a réticence, car beaucoup de personnes ont été contaminées durant les dernières semaines et savent bien qu'elles ne peuvent bénéficier du vaccin", nous dira un médecin dans une polyclinique du chef-lieu de la wilaya de Sétif, où le taux de vaccination qui n'a pas dépassé les 26% est en deçà des attentes des responsables. En effet, sur plus de 221 000 citoyens âgés de plus de 18 ans ciblés, seulement 58 000 ont été vaccinés depuis le début de l'année en cours. Selon le responsable, depuis le début de l'opération de vaccination des travailleurs du secteur de l'éducation nationale, 750 fonctionnaires ont été vaccinés et l'opération va crescendo. Les responsables du secteur de l'éducation estiment que l'opération atteindra sa vitesse de croisière dès mardi prochain, date de la rentrée des élèves. Quant à l'université, les services de santé publique ont réussi à vacciner 2 100 personnes. S'agissant des objectifs, le Dr Koussa a tenu à rappeler que "pour acquérir l'immunité collective il faut vacciner 50 à 60% des citoyens". Il y a une grande disparité en matière de vaccination entre les régions de la wilaya. À Hammam Sokhna, au sud de la wilaya, le taux est de 54%, à Guellal, le taux avoisine les 55%, contre 28% à Béni Ouarthilène, au nord de la wilaya, et à Aïn Oulmène, au sud. En effet, selon le responsable, sur plus de 613 000 doses attribuées à la wilaya de Sétif, 387 000 ont été utilisées, soit 50% des doses (1re et 2e doses). "Nous sommes arrivés à un taux de vaccination de 22,2% de la population ciblée, dont le nombre est estimé à 1,192 million habitants", affirme le Dr Koussa. Le représentant de la direction de la santé de la deuxième wilaya du pays en nombre d'habitants a, par ailleurs, indiqué que Sétif a réussi à ouvrir près de 300 points de vaccination au niveau des mosquées, des unités de dépistage et de suivi du secteur de l'éducation nationale, des deux universités et de l'école normale supérieure d'El-Eulma. En abordant le volet contaminations dues au nouveau variant Delta, le Dr Koussa a, chiffres à l'appui, confirmé la tendance baissière constatée depuis plusieurs jours. "Nous avons enregistré une baisse des contaminations au niveau de la wilaya de Sétif. Depuis le début du mois en cours, nous avons 101 tests PCR positifs sur les 247 patients hospitalisés. Hier (samedi, ndlr), nous avons enregistré 3 cas positifs confirmés par PCR, à savoir une baisse de 80%, cependant il ne faut pas baisser la garde car le virus qui mute peut surgir à n'importe quel moment", dira le Dr Koussa, qui a révélé que sur les 149 patients hospitalisés actuellement dans les établissements hospitaliers de la wilaya, notamment à El-Eulma et à Aïn Azel, seulement 75 sont confirmés positifs et les autres sont des cas suspects, contre 900 cas durant la dernière période de pic.