Le wali de Constantine vient d'instruire les autorités locales de la commune de Aïn Smara de relancer l'opération d'éradication du bidonville Eriad qui défigure le centre de la localité et faire bénéficier les résidants des différents programmes de lutte contre le logement précaire. L'assiette du terrain, une fois évacuée, sera affectée à un ouvrage de service public et non à un projet de lotissement social ou promotionnel, comme n'ont cessé de le soutenir certaines rumeurs. Toutefois, le traitement des dossiers des 50 familles qui y résident se fera au cas par cas. En effet, dans une précédente opération, avortée, des lots de terrain ont été affectés aux résidants afin d'y construire de nouveaux logements. La démarche a échoué car, après avoir bénéficié d'assiettes, les locataires du bidonville sont toujours là près de 10 ans plus tard sous le prétexte, qui n'est pas faux d'ailleurs, qu'ils n'ont pas les moyens d'autofinancer leurs logements. L'idée de les reloger dans le cadre du programme des logements sociaux locatifs a aussi échoué du fait que celui qui a bénéficié de toute autre aide à l'accès au logement social, dont un terrain, n'est pas éligible à ce genre de dispositif. Ce qui a aggravé la situation est que certains résidants ont carrément cédé ces terrains à des tierces personnes en récupérant des plus-values. Une attitude qui, selon la réglementation et la morale, non seulement constitue un grave délit, mais elle met les familles concernées dans une impasse. C'est sur cette amère vérité que des résidants furent éjectés, en 1998, des listes des bénéficiaires de logements sociaux. Dans le but de faire respecter la législation en vigueur, mais en souplesse, le premier responsable de la wilaya a instruit les services concernés d'étudier les dossiers cas par cas. Mourad KEZZAR