Taïwan ne cédera pas aux pressions de la Chine et défendra son système démocratique, a assuré hier la présidente Tsai Ing-wen, après un nombre record d'incursions d'avions militaires chinois près de l'île ces derniers jours. Les 23 millions d'habitants de Taïwan vivent sous la menace constante d'une invasion de la Chine, qui considère ce territoire comme une de ses provinces. Pékin menace de recourir à la force au cas où l'île proclamerait formellement son indépendance. "Plus nous réalisons de choses, plus la pression exercée par la Chine est forte", a déclaré Mme Tsai dans un discours prononcé à l'occasion de la fête nationale de Taïwan. "Personne ne peut forcer Taïwan à emprunter la voie que la Chine a tracée pour nous", a soutenu la présidente, affirmant que l'île est "en première ligne pour défendre la démocratie". "Nous espérons un assouplissement des (...) relations (avec Pékin) et n'agirons pas de manière irréfléchie, mais il ne faut absolument pas imaginer que le peuple taïwanais cédera aux pressions", a-t-elle ajouté. Taïwan, qui jouit d'un système démocratique, est dirigée par un pouvoir qui lui est propre depuis la victoire des communistes sur le Continent en 1949. Depuis l'arrivée au pouvoir du président chinois Xi Jinping, les tensions sont à leur plus haut niveau depuis quatre décennies. Toute communication officielle avec Taipei a été rompue depuis l'élection en 2016 de Mme Tsai, Pékin intensifiant la pression économique, diplomatique et militaire sur le territoire. Récemment, les avions militaires chinois ont multiplié les incursions dans la zone d'identification de défense aérienne (Adiz) de l'île. Un record de 150 appareils militaires chinois, dont des bombardiers H-6 à capacité nucléaire, ont fait des incursions dans l'Adiz dans les jours précédant et suivant le 1er octobre, date de le fête nationale en Chine. Samedi, M. Xi a promis de "réaliser la réunification de la patrie par des moyens pacifiques", affirmant que c'est "dans l'intérêt général de la nation chinoise, y compris des compatriotes de Taïwan". S'il s'est dit en faveur d'une "réunification pacifique", ces propos interviennent après des mois de menaces militaires croissantes, notamment des incursions aériennes et d'importantes manœuvres militaires destinées à simuler une invasion.