Lors d'un discours prononcé hier à Pékin, le président chinois, Xi Jinping, a promis que Taïwan sera réunifiée à l'Empire du Milieu. Comme il a réaffirmé que Pékin ne renoncerait pas à la force pour récupérer l'île. «Nous ne promettons pas de renoncer au recours à la force et nous nous réservons le droit de prendre toutes les mesures nécessaires», a déclaré le président chinois. Dans cet esprit, il a évoqué les «forces extérieures» qui agissent contre la réunification pacifique et «les actions indépendantistes et séparatistes». «L'indépendance de Taïwan ne pourra conduire qu'à une impasse», a prévenu le président Xi Jinping. «La Chine doit être réunifiée et elle le sera.» Taïwan et le continent sont gouvernés séparément depuis 1949, avec la fin de la guerre civile chinoise et la prise du pouvoir par les communistes, à leur tête Mao Zedong, sur le continent. De son côté, le gouvernement nationaliste de Tchang Kaï-chek s'est réfugié à Taïwan. Pékin considère toujours l'île comme l'une de ses provinces et menace de recourir à la force en cas de proclamation formelle d'indépendance à Taipei ou d'intervention extérieure, notamment des Etats-Unis, principal appui militaire de l'île. Le 14 mars 2005, Pékin a adopté une loi antisécession à l'encontre de Taïwan. La Chine s'oppose particulièrement à l'actuelle présidente taïwanaise, Mme Tsai Ing-wen, qui, depuis son arrivée au pouvoir en 2016, refuse de reconnaître l'unité de principe de l'île et du continent, comme le réclame Pékin. Certains membres du Parti démocratique progressiste (PDP), la formation de Mme Tsai, plaident pour l'indépendance formelle de l'île dont l'appellation officielle reste «République de Chine». «S'écarter du principe de la Chine unique conduirait à la tension et au chaos dans les relations inter-détroit et nuirait aux intérêts vitaux des compatriotes de Taïwan», a averti Xi Jinping. «Nous ne laisserons jamais aucune place aux actions séparatistes en faveur de l'indépendance de Taïwan.» Afin de parvenir à un «consensus» autour de la réunification, Xi Jinping a évoqué un vaste dialogue regroupant toutes les couches de la société mais sur la base de la reconnaissance préalable du «principe de la Chine unique». «La question de Taïwan est une conséquence de la faiblesse et du chaos dans lesquels se trouvait la nation chinoise. Elle sera certainement résolue par la renaissance nationale», a promis le président Xi. Comme option, Xi Jinping a repris la vision «un pays, deux systèmes», adoptée depuis 1997 pour le retour de Hong Kong dans le giron chinois.