Après une absence de deux ans à cause de la Covid-19, le 13e FIBDA est de retour, du 22 au 26 décembre à l'Oref. Le nouveau commissaire du festival, Salim Brahimi alias Sayan (éditeur et journaliste culturel à la radio), revient dans cet entretien sur sa vision, ses objectifs ainsi que les grandes lignes de ce rendez-vous incontournable des amateurs du 9e art. Liberté : Fraîchement installé à la tête du FIBDA, quels sont votre vision et vos objectifs fixés pour la relance de cet événement ? Salim Brahimi : Depuis mon installation à la tête du Festival international de la bande dessinée, j'avais tout un travail de fond à mener, qui n'a pas été fait auparavant. Ce travail se résume en quelques points : Relance de la machine économico-créative du 9e art ; implication des artistes/éditeurs pour donner un coup d'élan à la création ; offrir un espace propice pour la naissance de nouveaux projets artistiques. Le volet formation est très important pour le monde du 9e art et il tient une grande place dans la vision que nous avons (avec l'équipe) du FIBDA. J'ai entamé cette démarche par la signature d'une convention entre le FIBDA et l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger, dirigée par Djamel Larouk qui a vite salué cette initiative. Cette convention ne restera pas sans suite, puisque durant ce FIBDA nous allons passer à son application, et ce, en impliquant un groupe d'étudiants de l'Ecole supérieure des beaux-arts dans l'installation des expositions. Et ils seront encadrés par un professeur. Ce passage du monde académique à la professionnalisation sera considéré comme un stage noté dans leur cursus universitaire. En plus de prévoir des groupes d'étudiants qui assisteront aux conférences internationales du festival, nous avons prévu la réalisation d'une fresque par les étudiants, qui sera dévoilée à l'ouverture du FIBDA. Il est à noter que, dans le domaine de l'édition, nous avons constaté une participation très faible des éditeurs – seulement trois – qui opèrent dans la bande dessinée, cela nous paraît très peu au vu du nombre d'artistes porteurs de projets. Ainsi, nous avons décidé d'élargir la voie d'accès du festival aux éditeurs qui s'intéressent au livre illustré, le livre jeunesse et bien sur la BD. Donnant ainsi la chance aux auteurs de trouver des voies de travail à travers l'illustration ou l'écriture de scénarios. Nous avons également apporté des facilitations pour l'obtention de stands aux éditeurs, qui veulent développer le secteur de la BD. Quelles sont les grandes lignes de la 13e édition qui se déroulera du 22 au 26 décembre à l'Oref ? Sera-t-elle dans le même esprit que les précédentes ? Ce 13e FIBDA aura pour thème "Edition de la renaissance". Cette édition devait se tenir au début du mois d'octobre, malheureusement la situation sanitaire ne le permettait pas à ce moment ! Heureusement que la tutelle nous a permis de l'organiser du 22 au 26 décembre, afin de ne pas priver les auteurs, éditeurs et public du festival, deux années de suite. Cette édition apporte un sang neuf porté par la nouvelle génération d'auteurs. La formation sera le cœur battant de ce festival, mais également une voie pour la professionnalisation et l'émergence de projets nouveaux. Il sera, entre autres, question de la reconnaissance du statut et des métiers de la bande dessinée ; ce travail nous l'avons initié depuis mon installation avec le CNAL (Conseil national des arts et des lettres). Nous aurons des invités de renom – ils ont confirmé leur participation – issus de grands pays de la BD, à l'image du Japon ou des Etats-Unis d'Amérique. Je donnerai plus de détails lors de la conférence de presse. Ces dernières années, le Cosplay s'est "réapproprié" le festival. Y aura-t-il des nouveautés pour cette activité ? Le Cosplay est une activité indissociable des festivals de bande dessinée et de pop culture à travers le monde. Il sera présent en force cette année avec une délégation de cosplayeurs européens et arabes, qui feront la rencontre des passionnés algériens, et ce, pour créer des échanges fraternels et ludiques. Nous travaillons étroitement avec l'ONDA (Office national des droits d'auteur et droits voisins), pour le développer. Je pense que nous sommes sur la bonne voie. Qu'en est-il du patrimoine du FIBDA ? Le patrimoine du FIBDA est constitué principalement d'œuvres artistiques (planches, catalogues ou imprimés) en plus du mobilier, il était stocké sous le grand chapiteau à l'esplanade de Riadh El-Feth, et comme ce dernier était éphémère, nous avons dû le démonter. Le ministère de la Culture et des Arts (nous remercions Madame la ministre et le secrétariat général) nous a donné des locaux pour le conserver au niveau du CADC. En tant qu'éditeur, comment avez-vous vécu l'impact de la Covid sur la BD et les mangas ? Malheureusement, l'impact de la pandémie de Covid-19 est néfaste sur le secteur de l'édition, celui de la bande dessinée n'en réchappe pas. Lors des périodes de confinement, le secteur de l'édition était totalement à l'arrêt et il n'était nullement possible de commercialiser ou de sortir de nouvelles bandes dessinées, car les espaces de commercialisation étaient soumis au confinement. Heureusement, entre la vaccination et l'amélioration de la situation sanitaire, et surtout la levée du confinement, cela nous donne une lueur d'espoir pour la reprise de l'activité éditoriale. Le FIBDA, qui est considéré comme la rentrée littéraire du 9e art, est justement l'événement international par excellence pour la relance de l'activité éditoriale BD. En tout cas, c'est ce qu'on espère.