Salim Brahimi, plus connu sous le nom de Sayan, est un journaliste télé et radio qui cumule une expérience professionnelle de plus de 15 ans dans le domaine culturel où il a produit des reportages et émissions culturelles. Il a réalisé des émissions pour la chaîne 3 et Canal Algérie dans différents domaines de la culture. Il est, avant tout, auteur-éditeur spécialisé de bande dessinée où il a créé plusieurs albums de BD et la première maison d'édition spécialisée dans la BD depuis 2007. Il a aussi créé le magazine Laabstore qui est consacré à la BD algérienne. Sa passion pour le 9e art lui a permis de créer un format inédit: le DZ-Manga: Manga d'inspiration algérienne plusieurs fois primé à l'international avec des thèses de recherches dans des universités américaines (Swartmore college Philadélphie) et japonaise (université de Tsukuba Japon). Il a également lancé le premier concours officiel cosplay Algérie au Fibda. Il s'agit du 1er concours du genre dans le pays depuis 2009. Ce concours a eu un grand succès même à l'international. En plus de ses six albums édités, Salim Brahimi dit Sayan a lancé une trentaine d'auteurs algériens de la nouvelle génération avec plus de 65 albums et 65 revues de BD édités. Aujourd'hui, après des années de labeur, il se voit couronné par le titre de commissaire du festival international de la bande dessinée en remplacement de Madame Dalila Nadjam...Il nous donne ici sa vision des choses quant à la prochaine édition de ce rendez-vous unique dédié aux bulles... L'Expression: Vous avez suivi le Fibda depuis ses débuts, d'abord en tant que passionné mais aussi en tant qu'éditeur soutenant la Bd algérienne, aujourd'hui c'est vous qui êtes à la tête de ce grand festival international. Un mot là-dessus et quelle a été votre réaction/sentiment après avoir appris la nouvelle de votre nomination? Salim Brahimi: Effectivement, j'ai participé au festival international de la bande dessinée d'Alger (Fibda) depuis sa création en 2008. J'ai assisté à toutes les éditions, et ce, avant tout, en tant qu'auteur avec mes oeuvres, mes BD, ma revue de BD, mais également en encourageant d'autres auteurs comme moi qui sont passionnés de 9e art. Dès qu'on m'a installé à la tête du Fibda, j'ai eu une pensée-éclair qui se résume en: «Qu'est-ce que je pourrai apporter à travers mon expérience pour la relance de ce grand évènement?». Et justement, tout un travail de fond qui n'a pas été effectué est à faire. Je l'avais entamé bien avant en tant que protagoniste de la BD. Je vous donnerai plus de détails par rapport à cela très prochainement, en tout cas je peux vous assurer que plusieurs chantiers de fond, et surtout pas d'artifices, vont être menés. Ils sont déjà entamés et en très bonne voie. S'agissant de mon sentiment, Ah, j'étais supercontent aussi de la réaction des confrères auteurs de BD et éditeurs de la nouvelle et même de l'ancienne génération qui m'ont félicité et m'ont dit pour certains d'entre deux: «il était temps!». Je les remercie pour la confiance qu'ils m'accordent d'emblée, j'espère être à la hauteur de leurs attentes. Comment se prépare le Fibda de 2021? Le Fibda est un festival qui me tient beaucoup à coeur. Dans son action de changement, des commissaires des festivals, dans un souci de rajeunissement et de compétence, le ministère de la Culture après étude de mon CV étroitement lié à la BD m'a nommé commissaire de ce festival. Dès mon installation le 11 avril 2021 par le docteur Malika Bendouda ministre de la Culture et des Arts qui accorde un grand intérêt au 9e art, on a dû déplacer le patrimoine du Fibda qui était abrité par un chapiteau vétuste de 1000m², chapiteau démonté. Au début, l'Oref à travers sa DG Mme Tahrat, nous a aidés en nous hébergeant temporairement ce matériel, finalement, la ministre de la Culture nous a octroyé un espace au siège du Cadc pour protéger ce patrimoine. Pour les préparatifs, nous avons entrepris un travail avec le Conseil national des arts et des lettres qui sera gratifié par une belle annonce une fois aboutie, travail de fond que j'ai personnellement entrepris depuis plusieurs années. Nous avons également entrepris un travail avec l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger qui sera couronné par la signature d'une convention avec le Fibda dont les détails seront prochainement dévoilés. Pour le festival, nous espérons lancer une mini édition estivale du Fibda après les examens du bac pour permettre aux jeunes Algériens de profiter de la bande dessinée, rendez-vous qu'ils nous réclament depuis longtemps. Nous attendons l'aval de la tutelle pour le faire. Pour l'édition 2021 du Fibda, nous sommes en pleins préparatifs, nous croisons les doigts et espérons que la situation sanitaire du pays sera propice à sa tenue, nous reviendrons vers-vous en temps voulu pour plus de détails. Quelle est votre vision des choses quant à ce festival de la bande dessinée en Algérie? Croire en la nouvelle génération d'auteurs, miser sur la formation aussi, mais aussi impliquer les jeunes auteurs algériens ainsi que les éditeurs sans distinction. Faire que le festival rayonne de nouveau. Néanmoins, avec la situation sanitaire actuelle, la participation internationale «serait» partiellement ou totalement virtuelle. ... J'ajouterai enfin une dernière chose, si je devais parler de mes ambitions dans le monde de la BD, ce serait de développer la bande dessinée algérienne à travers trois axes: encourager les jeunes auteurs à travers des formations et l'intégration de la BD à l'Ecole des beaux-arts, stimuler la création d'entreprises d'édition de BD, et enfin, faire en sorte qu'on reconnaisse les métiers de la BD dans notre pays (action menée depuis une dizaine d'années qui a commencé à donner ses fruits ou le Cnal reconnait les métiers de la BD). Pour conclure, je vous informe que nous avons ouvert une nouvelle page facebook pour le Fibda dont j'invite tout le monde à s'y abonner pour nous suivre et avoir de plus amples informations par la suite..