L'enveloppe budgétaire destinée au soutien aux familles pour 2022 est évaluée à 597,7 milliards de dinars, en augmentation de 8% par rapport à la loi de finances complémentaire pour 2021. Le projet de loi de finances (PLF) 2022, présenté récemment par le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, devant la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), prévoit un budget de 1 942 milliards de dinars quant aux transferts sociaux, représentant 8,4% du produit intérieur brut (PIB), en baisse de 131,2 milliards de dinars (-6,3%) par rapport aux prévisions de la loi de finances complémentaire pour 2021. "Aussi, comparé à la loi de finances complémentaire pour 2021, le poids des transferts sociaux dans le budget de l'Etat prévu pour l'année 2022 enregistrerait une baisse, en passant de près de 24% en 2021 à 19,7% en 2022", lit-on dans "le rapport de présentation du projet de loi de finances 2022 et prévision 2023-2024", dont Liberté détient une copie. La structure des transferts sociaux pour 2022 fait ressortir que le soutien de l'Etat en direction des familles et celui consenti aux secteurs de l'habitat et de la santé représentent 62% de l'ensemble des transferts. Selon le PLF 2022, le montant alloué dans le cadre du soutien aux familles est évalué à 597,7 milliards de dinars, en augmentation de 8% par rapport à la loi de finances complémentaire pour 2021, représentant 31% du total des transferts. "Ce montant est, essentiellement, destiné à la subvention des prix des produits de base (céréales, lait, sucre et huile alimentaire) avec un montant de 315,5 milliards de dinars, représentant près de 53% du soutien destiné aux familles et 16% de l'ensemble des transferts", souligne le document. L'enveloppe financière affectée au soutien en direction de l'habitat est estimée à plus de 247 milliards de dinars, soit une baisse de 42% par rapport à la loi de finances complémentaire pour 2021, représentant 13% de l'ensemble des transferts. Le budget destiné au soutien en direction de la santé pour 2022 s'élève à 361,1 milliards de dinars, en recul de 9% par rapport à la loi de finances complémentaire pour 2021, représentant 19% du total des transferts. Pour rappel, en septembre de l'année dernière, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait appelé à l'impérative "réduction" du budget destiné aux transferts sociaux, sans pour autant attenter aux catégories défavorisées et aux plus pauvres. "Le montant des transferts sociaux oscille entre 12 et 14 milliards de dollars par an. Ce chiffre doit être revu à la baisse, d'une manière ou d'une autre, sans pour autant attenter aux pauvres et aux indigents dans notre pays", a indiqué le président Tebboune qui intervenait lors d'une entrevue avec des responsables de médias nationaux. Le PLF 2022 prévoit la mise en place d'un dispositif national de compensation monétaire au profit des ménages éligibles. Ce dispositif sera mis en œuvre, suite à la révision et à l'ajustement des prix des produits soutenus. Il sera concrétisé à travers un programme de transfert monétaire direct au profit des ménages éligibles. À travers sa politique sociale, l'Etat algérien assure une mission de protection du pouvoir d'achat des couches de populations nécessiteuses, pauvres et vulnérables, à travers plusieurs dispositifs de subventions directes et indirectes (subventions aux prix, bonification des taux d'intérêt...). Les subventions implicites, constituées notamment de subventions aux produits énergétiques et des subventions de nature fiscale, représentent environ 80% du total des subventions. Les subventions explicites représentent un cinquième du total des subventions, elles sont dominées par le soutien aux prix des produits alimentaires et aux logements.