Le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu, hier à New York, un débat public de haut niveau sur le maintien de la paix et de la sécurité internationales, placé sous le thème "Exclusion, inégalités et conflits". Il s'agit de l'un des événements phare de la présidence mexicaine du Conseil pour ce mois de novembre, la réunion étant présidée par le président mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador. Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et un représentant de la société civile d'Amérique latine devaient faire un exposé sur le sujet. Le débat ouvert devait examiner l'exclusion et l'inégalité en tant que causes sous-jacentes des conflits armés. Dans ce contexte, le Mexique a préparé une note conceptuelle qui s'appuie sur l'idée que la paix durable et le développement sont étroitement liés, dans le cadre de la prévention des conflits. La note conceptuelle propose plusieurs questions pour aider à orienter la discussion, à savoir comment le Conseil de sécurité peut-il contribuer, dans le cadre de son mandat, à briser le cycle entre exclusion, inégalités et conflits. Ou bien dans quelle mesure les opérations de paix ou les missions politiques spéciales de l'ONU peuvent-elles entreprendre des actions préventives pour lutter contre les facteurs de déstabilisation socioéconomique et travailler avec les coordonnateurs résidents des Nations unies pour prévenir les conflits armés. Et comment le Conseil de sécurité peut-il favoriser la participation des femmes et des jeunes à l'élaboration de stratégies inclusives pour remédier aux causes sous-jacentes des conflits, telles que le manque d'inclusion, la pauvreté et les inégalités. De nombreux membres du Conseil de sécurité soutiennent que le Conseil devrait examiner la relation entre la paix et la sécurité, les droits de l'Homme et le développement pour s'attaquer aux causes profondes des conflits. Lors de la réunion d'hier, ces mêmes membres (et d'autres Etats non membres du Conseil) ont souligné la nécessité pour le Conseil de lutter contre les inégalités, la pauvreté et l'exclusion afin de prévenir les conflits et de maintenir la paix. Plusieurs Etats membres ont en outre souligné l'importance de promouvoir un accès équitable au vaccin contre la Covid-19 et d'aider les pays en développement à s'adapter aux effets néfastes du changement climatique, notamment par le biais du financement climatique et des transferts de technologie. Au cours de l'année écoulée, le Conseil de sécurité a maintes fois examiné les moyens par lesquels les inégalités et l'exclusion socioéconomiques et politiques ont exacerbé les tensions pouvant conduire à des conflits. Lors d'un débat ouvert organisé par la Tunisie en janvier sur les "Défis du maintien de la paix et de la sécurité dans les contextes fragiles" , certains membres du Conseil ont souligné que des facteurs tels que le changement climatique et la Covid-19 aggravent les inégalités et augmentent l'instabilité dans les pays fragiles. Et en mai, lorsque la Chine a aussi organisé un débat public sous le titre "S'attaquer aux causes profondes des conflits tout en favorisant le relèvement post-pandémie en Afrique", le Conseil a adopté une déclaration présidentielle dans laquelle il a noté que la pandémie a "encore exacerbé les facteurs de conflit qui existent en Afrique" et a réitéré la nécessité d'"un accès équitable" au niveau mondial au vaccin contre la Covid-19, y compris pour les plus vulnérables. De plus, le débat public de haut niveau sur "La diversité, l'édification de l'Etat et la recherche de la paix" sous la présidence du Kenya, le mois dernier, a examiné comment la marginalisation et l'exclusion de certains groupes des processus politiques et des ressources économiques ont déclenché la violence et contribué à la formation de mouvements séparatistes.