La Juventus Turin, battue samedi pour la première fois de la saison en Championnat d'Italie (3-1 face au Milan AC), entend se relancer en recevant le Bayern Munich pour le choc du groupe A de la Ligue des champions de football, et effacer sa défaite (1-2) de l'aller. Après un début de saison fracassant (neuf victoires en neuf matches de championnat), la Juve va tester sa capacité de réaction et prendre une option pour les 8es de finale de la C1. Ses autres adversaires de la phase de poules, le Rapid Vienne et le FC Bruges ne paraissent pas capables de leur contester la qualification. Avec 6 points, à trois unités du Bayern, la Juventus conserve une belle marge de sécurité sur le Rapid (0 pt) et le club brugeois (3 pts), et reste leader de la Série A (avec 2 pts d'avance sur le Milan AC). Pas de quoi tirer la sonnette d'alarme, donc. Mais c'est la manière avec laquelle la Vieille Dame s'est inclinée à San Siro qui inquiète. La Juve a été laminée par les “Rossoneri” en première période et s'est retrouvée menée 3 à 0 à la pause. Une débâcle pour une équipe qui n'avait pris que deux buts en neuf journées. Alessandro Del Piero, laissé sur le banc pour le choc contre Milan mais attendu contre le Bayern, estime que cette défaite ne peut que rendre la Juve plus forte. “Nous avons perdu une bataille importante, mais le chemin est encore long, assure-t-il. La seule chose à faire, c'est accepter la défaite, regarder ce qui n'allait pas (dans notre jeu) et se concentrer à nouveau sur nos objectifs.” La Juventus peut également compter sur l'envie de David Trezeguet de marquer son 105e but sous le maillot turinois et devancer un autre frangais : Michel Platini (104 buts). Autre élément d'optimisme : Turin retrouve dans les buts Christian Abbiati, remis de son angine, après l'intérim malheureux de son troisième gardien (le titulaire, Buffon, blessé à une épaule, est absent pour un mois encore), Chimenti, fébrile à Milan. Patrick Vieira, toujours un peu gêné par une pubalgie, devrait tenir sa place alors que Jonathan Zebina, qui doit être opéré mercredi matin après une crise d'appendicite, reste éloigné des terrains. Le Bayern, lui, est privé, et pour au moins cinq mois, de son attaquant paraguayen Roque Santa Cruz (ligament interne du genou droit). “C'est pour Roque et pour nous une catastrophe : il était en très bonne forme lors des dernières rencontres”, regrette Felix Magath, l'entraîneur munichois. Comme les Turinois, les Bavarois dominent leur championnat, avec deux points d'avance sur le Werder Brême et surtout un parcours impressionnant : neuf victoires, un nul et une seule défaite (à Hambourg). Ce match entre deux des plus beaux palmarès d'Europe (2 C1, 1 C2, 3 C3 pour la Juve; 4 C1, 1 C2, 1 C3 pour le Bayern) n'est que le quatrième de l'histoire des coupes d'Europe. Malgré les 600 et quelques matches continentaux que les deux institutions cumulent, elles ne s'étaient pas rencontrées avant l'an dernier en poules de C1. Cela avantage la Juve pour l'instant : elle avait gagné les deux rencontres 1 à 0.