La wilaya de Béjaïa risque de connaître une fin d'année mouvementée, en raison d'une hausse jugée alarmante des cas de Covid-19 depuis le mois d'octobre dernier. Cette situation a obligé la directrice générale du CHU de Béjaïa, Mme Gharbi Ghania, à sortir de sa réserve et à tirer la sonnette d'alarme, qualifiant la situation de "vraiment alarmante avec la hausse des contaminations". Elle a affirmé que depuis le mois d'octobre, "beaucoup de patients avaient été admis" et certains d'entre eux, sans citer le nombre, n'ont pas pu faire face à la Covid-19. C'est assurément pour cette raison que la cellule de crise (Covid-19) s'est réunie hier. Pour Hafid Boudrahem, surveillant médical au CHU Khellil, "il y a présentement quelque 68 malades qui sont répartis dans les hôpitaux du CHU parmi eux six femmes enceintes, six enfants et deux bébés". Tout cela pour dire que la quatrième vague annoncée est vraiment à nos portes, poursuit M. Boudrahem. La même tendance haussière est également observée au niveau des hôpitaux d'Akbou et d'Amizour mais aussi de Kherrata. "Je peux vous assurer que la situation est alarmante à l'hôpital d'Akbou et à un degré moindre à Amizour", a-t-on indiqué de sources proches de la cellule de crise (Covid). La preuve, plusieurs services viennent de nouveau d'être ouverts pour faire face à cette 4e vague de coronavirus. La DG du CHU de Béjaïa, Mme Gharbi, a expliqué qu'avant cette nouvelle vague, "on n'avait que les services de l'hôpital Khellil-Amrane, désormais c'est l'hôpital Frantz-Fanon qui est plein". "On a ouvert le service orthopédie (26 lits) ainsi que celui de neurochirurgie (26 lits) qui se sont remplis aussitôt", a-t-elle ajouté. Elle a confié que le 8 novembre dernier, ses services avaient dû évacuer de nuit les malades non-Covid vers la clinique de Targa Ouzemour pour remplir le service infantile (CCI). "Il a une capacité de 12 lits, on se retrouve avec 30 malades". Mais les malades ont surtout besoin d'une source d'oxygène. "Et de l'oxygène à 30 ou 45 litres par minute, voire 60 à 70 litres par minute. Et ce sont des malades qui peuvent passer jusqu'à 26 ou 27 jours à l'hôpital et sous oxygène", indique-t-elle, appelant la population béjaouie à "faire attention". "Car, précise-t-elle, la prise en charge des personnes atteintes de Covid-19 se fait malheureusement au détriment des autres malades : les cancéreux, les cardiaques, etc" . "Aussi, s'ils veulent aider les hôpitaux, ils doivent cesser de se rendre aux mariages, aux enterrements et de faire la chaîne à la poste, dans les banques, les supérettes, etc. Ne pas prendre les bus lorsqu'ils sont pleins et surtout de respecter les gestes barrières, de porter la bavette et de mettre un terme aux agressions du personnel soignant qui ne fait que son travail dans des conditions souvent difficiles", a conclu Mme Gharbi.