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L'exception algérienne
Les autorités n'arrivent pas à vaincre la réticence des citoyens à se faire vacciner
Publié dans Liberté le 14 - 12 - 2021

En dépit des appels pressants du gouvernement incitant à l'accélération de la vaccination contre la Covid-19, les Algériens ne se précipitent pas sur les centres mis en place à cet effet. Notre pays enregistre d'ailleurs un des taux les plus faibles au monde en termes de vaccination. Les spécialistes expliquent cette situation par divers motifs liés, d'une part, à un manque de confiance - qui se mue parfois en complotisme - très répandu sur les réseaux sociaux et, d'autre part, à des considérations strictement religieuses.
En dépit des appels pressants du gouvernement incitant à l'accélération de la vaccination contre le coronavirus, il apparaît que les Algériens ne se précipitent pas sur les structures hospitalières et autres pharmacies pour recevoir leurs premières doses. "Je n'ai pas confiance. Ces vaccins ne présentent pas assez de recul et on en ignore jusqu'ici les effets secondaires. Donc, je ne me suis pas fait vacciner et je déconseille à mes proches de le faire", explique un médecin généraliste exerçant dans un établissement hospitalier d'Oran, en présentant l'un des arguments mis en avant par les vaccino-sceptiques. Un argument que partagent de nombreux travailleurs de la santé qui, une année après le lancement des premières vaccinations, refusent de s'y plier. Ce qui a provoqué l'ire de nombreux professeurs et chefs de service d'hôpitaux algériens qui qualifient ces anti-vax d'inconscients, voire de criminels parce qu'"ils mettent la vie d'autrui en danger". Sur les ondes d'une radio publique d'expression arabe, un professeur exerçant dans un hôpital du centre du pays est allé jusqu'à violemment exiger des anti-vax qu'ils restituent leurs diplômes de médecins et d'infirmiers.
Il y a une semaine, des professeurs de l'établissement hospitalier universitaire d'Oran ont organisé un point de presse pour exhorter les autorités nationales à instaurer l'obligation de la vaccination à certains corps, tels ceux de la santé et de l'éducation nationale, et le pass sanitaire dans les lieux publics. "La santé publique exige ce genre de mesures", ont-ils estimé. Le manque d'enthousiasme des personnels hospitaliers a naturellement nourri le refus de se vacciner auprès d'une population qui a déjà tourné le dos au protocole sanitaire et des mesures de prévention édictées par les autorités. "Si les médecins n'ont pas confiance dans le Sinovac, le Sputnik et autres vaccins, comment voulez-vous que je prenne ce risque ?" s'interroge Samir, employé dans une entreprise privée, en relevant que ce scepticisme n'est pas propre aux Algériens. "Dans plusieurs pays, de nombreux citoyens refusent de se faire vacciner par manque de confiance". Un déficit de confiance — qui se mue parfois en complotisme — très répandu sur les réseaux sociaux où les appels à se méfier des différents groupes de l'industrie pharmaceutique et des vaccins, amplifient le désarroi des vaccino-sceptiques.
"Avec l'annonce de la 4e vague et la multiplication des appels à la vaccination, j'ai failli me laisser tenter. Mais je suis tombé sur des vidéos de médecins européens qui déconseillent la vaccination. Du coup, j'hésite encore...", avoue Mohamed, père de trois enfants, dont la plupart de ses proches ont reçu les deux doses sans que cela le décide à franchir le pas. Pour le sociologue Mohamed Mebtoul, il faut travailler la confiance pour parvenir à convaincre les personnes à adhérer à une dynamique. "Seule la confiance dans une société peut conduire les gens à adhérer au port du masque. Or, la confiance est un processus social et politique (...) Elle est l'âme qui permet à une société de fonctionner sereinement en s'imposant des normes strictes reconnues et intériorisées par les populations (...)", a-t-il indiqué dans un précédent entretien en estimant que la promulgation d'un décret n'implique pas son application mécanique par une population.
Ces facteurs combinés aux hésitations des autorités dans la gestion de la crise depuis son apparition en mars 2020 font que l'Algérie est l'un des pays au monde qui affichent les plus bas taux de vaccination si l'on excepte la quarantaine de pays qui, pour une raison ou une autre, n'ont pas encore entamé de campagne. Seulement cinq millions et demi d'Algériens ont reçu leurs doses, ce qui est loin de répondre aux impératifs de l'immunité collective souhaitée par les autorités sanitaires. Toute la question désormais est de savoir si la menace de la quatrième vague et les exhortations des autorités réussiront à persuader les sceptiques à se départir de leurs doutes.

S. Ould Ali


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