Cela devait inéluctablement arriver un jour. Après avoir répondu favorablement à “l'appel du cœur” d'un club qui patauge pourtant dans les problèmes et essayé tant bien que mal de réparer une équipe extrêmement limitée sur le double plan quantitatif et qualitatif, l'entraîneur du Mouloudia d'Oran, Mohamed Henkouche, a fini par rendre le tablier. “En dépit de tous les problèmes qui nous pourrissent la vie, le déplacement par route et le forfait de Meçabih et Fotso, nous avions une bonne opportunité de réussir quelque chose de positif à Bordj Bou-Arréridj. Le très bon état du terrain, le climat favorable et le huis clos étaient de bons arguments en notre faveur. Malgré cela, mes joueurs ont trouvé le moyen de perdre un match que nous avions 999 sur 1000 de remporter. Déjà la veille, nous avons perdu deux joueurs, à savoir l'arrière gauche Amine Hadjari, qui souffrait d'une terrible fièvre, et l'attaquant Daoud Bouabdellah, qui a attendu lundi matin pour nous dire qu'il avait pris froid et qu'il ne se sentait pas bien. Il n'a donc joué que la seconde mi-temps. Je pense que c'est leur décision de s'entraîner en short, dimanche à Sétif, alors qu'il faisait un froid de canard qui est à l'origine de la détérioration de leur état de santé. Tout cela pour dire que mes joueurs n'ont rien fait pour gagner ou, au moins, ne pas perdre ce match. Nous avons raté l'immanquable à maintes reprises aux six mètres et encaissé des buts qui auraient pu être évités facilement si les deux stoppeurs avaient jugé utile d'appliquer le marquage individuel comme je l'avais demandé. Pour moi donc, l'équipe, étant démobilisée à 100%, ne pouvait pas et ne voulait pas réussir quelque chose de positif. C'est pour cela que j'ai déclaré dans les vestiaires à mes joueurs que ce n'est pas à cause du président qu'ils ont perdu ce match mais parce qu'ils n'ont pas voulu le gagner ! Alors, ai-je poursuivi, comme j'ai affaire à des minables, je ne peux plus continuer à travailler. Après tous les problèmes liés à la gestion du président et tout ce qui s'en est suivi comme retombées, la démobilisation des joueurs a été la goutte qui a fait déborder le vase”, devait ainsi s'étaler en détails Mohamed Henkouche sur les raisons de sa démission. À la question de savoir s'il y avait des chances de le voir revenir sur sa décision, le désormais ex-entraîneur du MCO se montrera catégorique. “Comme vous le savez, la nouvelle de ma démission a été médiatisée par la presse sans pour autant que les dirigeants du club ne se manifestent ou essayent de me convaincre de rester. Comment voulez-vous alors que je revienne là-dessus ? J'aurais bien aimé aller au bout de ma mission mais je ne peux plus tolérer de travailler dans des conditions pareilles”, dira-t-il sur ce point, affirmant “ne pas regretter d'avoir pris en main ce club” avec lequel, soulignera-t-il, nostalgique, “j'ai des affinités toutes particulières”. Notre interlocuteur avouera toutefois avoir remarqué un changement dans l'attitude de Meziane. “Mourad Meziane et moi avons de très bonnes relations et il y a un grand respect mutuel entre nous. Il a été mon capitaine d'équipe et moi son entraîneur l'année où nous avions presque tout gagné. Mais depuis, presque tout a changé. Je ne sais, toutefois, pas s'il ne veut pas ou s'il ne peut pas payer les joueurs. Car la vérité est bien là : tout est une question d'argent. Tous les problèmes ont commencé avec cela”, soulignera Henkouche qui estime que “le MCO est en train de connaître une chute vertigineuse qui le mènera droit en seconde division”. La solution ? Pour l'ex-driver d'El Hamri, elle est simple, mais urgente. “Actuellement, le MCO est comme l'Irak, déchiré de partout. Il faut donc une trêve afin que toute les tendances et toutes les parties se réunissent, se concertent et font front commun pour sauver tout d'abord ce club, puis régler leurs différends ensuite, s'ils le veulent car la situation est bel et bien critique et il faut sauver ce club”, insistera, non sans cacher son inquiétude, Henkouche pour qui l'objectif de tout Mouloudéen est actuellement “d'éteindre le feu qui est en train de ravager tout ce qui a été bâti depuis longtemps”. L'AGO lundi prochain Pour ce qui a, par ailleurs, trait à la fameuse assemblée générale du club, que Meziane refuse de tenir, tout porte à croire qu'elle se tiendra, avec ou sans lui, le lundi 14 novembre, autrement dit, lundi prochain. A. KARIM