Après la tenue de l'AG tout à fait ordinaire de la JSK, où le bilan moral et financier du club kabyle a été adopté à main levée, le président Mohand Chérif Hannachi a animé un point de presse pour apporter de nombreux éclairages sur des sujets concernant la vie du club. “Ce renouvellement de confiance me motive davantage pour servir tel qu'il se doit le club. Avec le retour de Medane et Sadmi à la tête de la section football, je me sens encore plus libre pour me consacrer à des volets aussi importants que le sponsoring, le fonctionnement du club d'une manière générale et la préparation de la prochaine Champions League, où la JSK compte effacer sa première expérience malheureuse de la saison passée”, dira d'emblée Hannachi qui compte renforcer son effectif durant le prochain “mercato”, selon les désirs du nouvel entraîneur Jean-Yves Chay dont le retour a été jugé très positif. “Bien sûr que nous sommes contents du retour de Jean-Yves Chay dont on connaissait déjà le sérieux et la compétence. Sans les évènements de Kabylie, Chay ne serait jamais reparti en France et, Dieu merci, son retour à la JSK a été salué par tout le monde, les dirigeants, les joueurs et les supporters”, dira encore Hannachi. À propos du Béninois Wassiou Oladipopou, Hannachi précisera : “Il n'y a aucun contentieux Wassiou. Lorsqu'il est arrivé à Tizi Ouzou en août, Taelman était en stage en Belgique et nous avons convenu avec Wassiou un premier contrat portant sur son salaire avant de le juger sur le terrain pour lui proposer un contrat de longue durée. Après son limogeage, Taelman a tout manipulé, mais il n'y a aucun problème à présent car Wassiou appartient à la JSK et il sera payé à sa juste valeur.” Et à propos de Taelman, Hannachi précisera que “le coach belge a accepté et signé une séparation à l'amiable où il a encaissé son argent jusqu'au dernier centime et nous avons été choqués par tout le manège qu'il a inventé pour remettre en cause un accord qu'il a accepté et signé des deux mains.” Au sujet du “pacte d'amitié” signé cette semaine par la JSK et l'USMA, Hannachi soulignera : “Il y a eu une certaine tension engendrée par la rivalité sportive existant entre les deux clubs. Nous avons peut-être failli de part et d'autre et le moment est venu pour se réconcilier et regarder vers le futur. Le président de la République a appelé à la réconciliation nationale, les sportifs doivent aussi se réconcilier entre eux. Nous remercions tous ceux qui ont contribué à ce rapprochement déjà initié par Raouraoua, puis Mecherara et, finalement, concrétisé de fort belle manière par Berraf. Les présidents de la JSK et de l'USMA se sont réconciliés, nous ne doutons pas que les supporters des deux clubs suivront l'exemple.” À l'occasion, le président de la JSK annoncera que le futur stade de Tizi Ouzou a été augmenté de 10 000 places et sa capacité a été portée finalement à 50 000 places. “J'ai profité de la dernière visite du président Bouteflika à Tizi Ouzou pour soulever encore le problème du stade de Tizi Ouzou et nos doléances ont été satisfaites puisqu'il a été retenu une rallonge de 10 000 places et l'on nous a promis le prochain lancement des travaux.” Il est à noter encore que Hannachi s'est longuement attardé sur le dernier décret du MJS portant les futurs mandats de président à quatre ans non renouvelables comme il a réagi énergiquement aux propos récemment tenus par Guidoum à l'encontre des dirigeants du sport algérien : “Il y a quelque chose d'anormal qui se trame contre les dirigeants et les responsables de clubs et de fédérations. J'estime qu'un ministre doit aider le sport à se relever et s'épanouir au lieu de lui taper dessus. Il y a eu trop d'accusations graves et gratuites portées contre les dirigeants sportifs et cela est regrettable. Il y a peut-être des gens qui profitent du sport mais il y a beaucoup de gens propres et il ne faut pas généraliser.” D'ailleurs, le président de la JSK monte davantage au créneau pour dénoncer le fameux décret du MJS et s'inquiète des menaces de la FIFA et celles de la CAF quant à l'éventuelle exclusion des clubs algériens des Coupes africaines. “Si le décret du MJS est maintenu, tous les clubs algériens, la JSK, l'USMA et l'ASO Chlef seront exclus des compétitions africaines par la CAF cette année, et je tiens là une copie remise par un ami qui siège au bureau exécutif de la CAF qui confirme une telle menace de suspension à l'encontre des clubs algériens si le fameux décret n'est pas retiré. La CAF, tout comme la FIFA sont intransigeantes à ce sujet car elles estiment que la tutelle n'a pas à s'immiscer dans la gestion du sport. Le sport doit être laissé aux sportifs, car ce décret ne fait qu'officialiser l'ingérence du MJS dans la vie des clubs et des fédérations sportives. Cela est grave pour le sport algérien car cela veut dire à mon sens que tous les présidents sont des voleurs et il n'y a que le ministre qui est propre ! Cela est inacceptable car, si les clubs et les fédérations ont des comptes à donner et cela se fait régulièrement lors des AG-bilans, ils méritent davantage de respect et surtout de souveraineté dans leur fonctionnement”, martèlera encore Hannachi qui a, d'ailleurs, brillé encore par son absence, hier, lors de la visite d'inspection et de travail effectuée justement à Tizi Ouzou par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum. “Je ne serai pas présent à Tizi Ouzou pour assister à cette visite ministérielle car je n'ai pas été avisé à temps et j'ai deux ou trois rendez-vous importants à Alger, mais je tiens à dire que j'ai été très déçu par les propos du ministre qui a déclaré publiquement que les présidents de clubs étaient des voleurs et que, en tant que président de la JSK, j'estime que le fameux décret du MJS est une atteinte grave à l'avenir du sport algérien et à sa crédibilité vis-à-vis des instances internationales”, a encore lancé le président de la JSK comme pour justifier, en fait, un “boycott” de la visite de Guidoum à Tizi Ouzou, une absence qui ne pouvait pas passer inaperçue et qui suscite déjà bien des commentaires. MOHAMED HAOUCHINE