La situation sanitaire qui prévaut au sein des établissements scolaires dans la wilaya de Boumerdès au vu des hausses des contaminations à la Covid-19 est jugée alarmante. C'est ce qu'affirme le Dr Ouhadj Salah, médecin épidémiologiste et chef du service prévention à la direction de wilaya de la santé, qui constate cette hausse. "Ce sont plus les professionnels, à savoir l'encadrement pédagogique et administratif, qui sont les plus touchés par cette vague qui voit le variant Omicron se propager à vitesse grand V", déclare le Dr Ouhadj, qui révèle, par ailleurs, qu'uniquement 3 000 enseignants à Boumerdès ont été vaccinés depuis le début de la campagne de vaccination, en février 2020. "Cela reste très insuffisant", constate notre interlocuteur, qui ajoute que plusieurs foyers de contamination ont été signalés par les services de l'éducation nationale de wilaya dans nombre d'établissements qui ont signalé beaucoup de cas testés positifs au virus de la Covid. Il énumère trois établissements de l'enseignement moyen dont un situé dans la commune de Taourga dans la daïra de Baghlia, deux autres à Boumerdès, chef-lieu de wilaya, et un lycée à Bordj Menaïel. "Pour l'heure, les investigations menées par nos services n'ont pas abouti à la proposition de fermeture de ces établissements, mais cela n'est pas exclu quand on sait la contagiosité du variant Omicron. Pour l'instant, il s'agit d'isoler les sujets contacts", alerte le Dr Ouhadj qui déplore, par ailleurs, le non-respect du protocole sanitaire et des gestes barrières au sein des établissements d'enseignement, y compris dans les campus universitaires. Cette situation a été d'ailleurs largement dénoncée par les partenaires sociaux du secteur de l'éducation, qui ont pointé du doigt la non-application de ce protocole dans les établissements et ont imputé la responsabilité à leur tutelle de toute détérioration du climat sanitaire dans les écoles. "La situation se complique davantage s'agissant des écoles primaires, difficiles à contrôler au vu du problème de la promiscuité des élèves", relève ce soignant, qui, en revanche, précise que les efforts doivent être concentrés sur les personnels d'encadrement au sein de ces écoles, que ce soit en matière de prévention, de dépistage ou de vaccination, pour freiner les contaminations. Pour étayer ses propos, le Dr Ouhadj explique que cet état de fait trouve son explication dans la prédominance du variant Omicron, dangereux de par son extrême contagiosité, mais qui ne fait pas de formes sévères qui aboutissent à des détresses respiratoires, contrairement au variant Delta. "Le scénario le plus plausible dans les prochains jours, c'est celui qui voit le variant Omicron prendre le dessus, donc plus de contaminations", prédit le Dr Ouhadj. Pour preuve, ajoute cet épidémiologiste, aujourd'hui, les cas testés positifs au virus, et ce, uniquement au niveau des structures hospitalières de la wilaya, sont au nombre de 40 par jour. "La situation épidémiologique est inquiétante", déclare-t-il, appelant les citoyens à se faire vacciner et à respecter les gestes barrières pour stopper la propagation de la pandémie.