L'assassinat d'un avocat dans le procès hautement politique de Saddam Hussein, le deuxième en moins de trois semaines, accentue la pression sur le gouvernement irakien accusé de ne pas assurer une protection adéquate aux défenseurs du président déchu. Le meurtre a été condamné par Washington et le collectif de défense s'est attaqué avec virulence aux autorités irakiennes qui, pour se défendre, ont suggéré que l'assassinat était l'œuvre de partisans de l'ancien régime cherchant à transférer le procès hors d'Irak. Après l'annonce de l'assassinat de Adel Mohammad Abbas, avocat de l'ancien vice-président Taha Yassine Ramadan, les Etats-Unis ont condamné cet acte. “Nous allons travailler avec le gouvernement irakien et des responsables de la sécurité en Irak pour traduire les responsables devant la justice”, a affirmé le porte-parole du département d'Etat, Adam Erel. Le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, s'est également élevé contre cet “assassinat de sang-froid”. “Ces actes portent atteinte aux efforts visant à faire respecter la justice et l'Etat de droit en Irak”, a souligné le bureau de M. Annan, espérant voir le Haut tribunal pénal irakien respecter “les normes internationales de justice nécessaires à sa légitimité, à son impartialité et à son indépendance”. Pour le collectif de défense, ce sont l'armée américaine et le gouvernement irakien qui portent la responsabilité de cet acte commis trois semaines avant la reprise du procès de Saddam Hussein et de sept de ses coaccusés pour le massacre, il y a 23 ans, de près de 150 chiites au nord de Bagdad. En revanche, le porte-parole du gouvernement, Leith Koubba, a accusé implicitement des partisans de l'ancien régime, comme il l'avait fait lors de l'assassinat d'un autre avocat, Saâdoun Janabi, au lendemain de l'ouverture du procès, le 19 octobre.