Entamé le 19 octobre dernier, puis suspendu le jour même pour permettre l'organisation de l'audition des témoins, le procès du président irakien déchu reprend aujourd'hui à Bagdad. Les défenseurs de Saddam Hussein et des sept autres co-inculpés, qui avaient menacé de se retirer en raison des menaces planant sur leurs vies et l'assassinat de deux d'entre eux, sont revenus à de meilleurs sentiments. Ils seront présents à l'audience du tribunal spécial irakien chargé de juger l'ancien chef de l'Etat irakien. Certains observateurs n'excluent pas l'hypothèse d'une nouvelle suspension du procès pour ne pas perturber le déroulement de la campagne électorale des élections générales du 15 décembre prochain. Ceci étant, il appartient au tribunal de relever le défi consistant à assurer la sécurité des personnes qui témoigneront contre Saddam Hussein, ainsi que celle de ses avocats. Selon des sources américaines : “Chaque témoin peut décider s'il veut montrer son visage ou dissimuler son identité d'une façon ou d'une autre pour protéger son anonymat”. Par mesure de sécurité, aucune indication ne sera donnée sur le nombre de témoins qui seront appelés à la barre. Dans l'objectif de donner le maximum de crédit à ce procès, les Américains ont proposé une protection aux avocats que beaucoup ont accepté. Hésitants, il y a quelques jours, les défenseurs de l'ex-maître de Bagdad ont réaffirmé leur détermination à défendre le président déchu lors de la reprise de son procès, tout en exprimant des craintes sur leur propre sécurité. “ Nous n'abandonnerons jamais le président Saddam Hussein ”, a affirmé Issam Ghazzawi, le porte-parole du collectif de défense à Amman. Ce qui retiendra certainement l'attention lors de la seconde étape de ce procès, c'est l'attitude du président déchu qui avait refusé de reconnaître l'autorité du tribunal. Se présentant comme le président légitime de l'Irak et plaidant non coupable, Saddam Hussein donnera sans aucun doute du fil à retordre à ses juges. Pour rappel, ce premier procès qui traite du massacre de villageois en représailles à l'attaque du convoi de Saddam Hussein alors qu'il visitait le village en 1982, est le premier dossier bouclé par le Haut tribunal pénal irakien. K. ABDELKAMEL