Malgré la décrue remarquée ces derniers jours, le gouvernement a décidé de prolonger d'une semaine, et ce, depuis hier, vendredi 4 février, les mesures de prévention contre la Covid-19. La décision a été saluée par les spécialistes et les praticiens. En effet, les mesures prises au terme des consultations avec le comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de Covid-19 et l'autorité sanitaire, entrent dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire qui prévaut depuis plusieurs mois et dont les contaminations enregistrées durant cette quatrième vague, ont, selon un communiqué du premier ministère, atteint le niveau le plus élevé depuis l'avènement de la crise sanitaire. Selon le Dr Mohamed Melhag, chercheur en virologie et ex-biologiste des laboratoires d'analyses, "l'épidémie qui prévaut actuellement en Algérie, enregistre, certes, une courbe décroissante depuis presque une semaine et est même descendue en dessous de la barre des 1 000 cas/ jour. Ces chiffres concernent, il faut le rappeler, les contaminations dépistées par la PCR. Cependant, il y a des cas non recensés. La situation est stationnaire malgré l'isolement du nouveau variant BA.2 qui se propage très rapidement, ce qui requiert une vigilance accrue, un retour au respect des mesures barrières et à l'incitation à la vaccination. Je pense que c'est ce qui a motivé la décision des autorités prise à la lumière des propositions du comité scientifique". Estimant que le décision est sage, notre interlocuteur rappelle que "la prudence doit toujours être de mise car les paramètres de dangerosité sont le décès et l'hospitalisation, notamment dans les services de soins intensifs et de réanimation. Les mesures sont préventives pour cerner le virus et ainsi briser la chaîne de contamination. Le coronavirus est toujours là malgré l'optimisme de certains de nos confrères, qui espèrent une immunité collective par le variant Omicron, mais nous avons toujours émis des réserves en disant qu'il ne faut pas crier victoire car le virus mute et se développe". Les mesures du gouvernement sont là pour rappeler à la population qu'il ne faut pas baisser la garde. "Pour nos concitoyens quand il n'y a pas de mesures, cela signifie qu'il n'y a pas de Covid-19 et c'est totalement faux. Nous avons gagné une bataille mais pas la guerre, il faut continuer à lutter contre cette pandémie. Nous nous focalisons sur la contagiosité, la dangerosité et l'échappement immunitaire. Et avec la reprise des cours demain, il faudra veiller à faire respecter les gestes barrières car le BA.2 se propage à une vitesse grand V chez les enfants", ajoute le Dr Melhag. Le Dr Youcef Alloune, pneumologue libéral et ancien maître assistant au CHU Saadna-Abdenour de Sétif, considère que "les mesures prises par le gouvernement ont pour but de préserver la santé des citoyens". Il estime que "même s'il y a une diminution significative des cas, les cas modérés à sévères font l'objet des consultations chez les spécialistes et dans les services spécialisés des hôpitaux. En effet, même si nos confrères généralistes voient de moins en moins de patients, les spécialistes suivent toujours des cas Covid-19 dont les complications apparaissent toujours une semaine à dix jours après l'apparition des premiers symptômes. Il est à rappeler aussi que les hospitalisations sont toujours nombreuses, en services de réanimation, et concernent surtout les non-vaccinés. Cela est prouvé par des chiffres qui ne prêtent à aucune équivoque". Le Dr Alloune regrette le faible taux de vaccination chez les personnels soignants, d'où la nécessité de lancer un débat pédagogique et scientifique autour de la vaccination. Par ailleurs, notre interlocuteur indique que les mesures prises par le gouvernement s'inscrivent aussi dans le cadre de la tendance mondiale, sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui vise à alléger les mesures restrictives prises après avoir remarqué une tendance baissière des chiffres relatifs à la pandémie, confirmant aussi que le continent africain vient de sortir de la quatrième vague pandémique conduite par le variant Omicron. De son côté, le Dr Ilyes Merabet qui, dans une déclaration à Radio Sétif, a confirmé la tendance à la baisse, a tenu à indiquer que la pression a beaucoup diminué au niveau des hôpitaux, des médecins libéraux et des laboratoires et pharmacies. Pour ce qui est du nombre de décès qui reste relativement élevé, le président du Syndicat national des praticiens de la santé a précisé que ce ne sont pas de nouveaux cas mais des cas qui ont été contaminés il y a plusieurs jours et dont l'état s'est aggravé. Pour les personnels de santé, le représentant des praticiens a souligné que la quatrième vague a touché de plein fouet les praticiens, mais sous une forme moins sévère, avec moins de décès par rapport à la vague précédente.