Recommandé comme condition d'entrée et de sortie du territoire national et pour accéder aux manifestations sportives et culturelles, ainsi qu'aux salles des fêtes, le pass vaccinal sera désormais étendu à d'autres espaces, lieux et édifices affectés à usage collectif ou accueillant du public. Telle est la recommandation du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de Covid-19. Cette mesure consignée dans le communiqué du Premier ministre publié jeudi permettra, selon des spécialistes, de booster la campagne de vaccination lancée depuis plusieurs mois, mais qui peine à trouver un écho auprès de la population, à telle enseigne que pas moins de 13 millions de doses de vaccin sont restées dans les stocks. Même si les propos des différents responsables sur la situation épidémique sont rassurants, il est, cependant, impératif de rester vigilants et de respecter le protocole sanitaire pour parer à une éventuelle quatrième vague. Dans son communiqué, les services du Premier ministère ont décidé, au terme des consultations avec le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de Covid-19 et l'autorité sanitaire, de reconduire, à compter d'aujourd'hui, pour une durée de quinze jours, le dispositif actuel de protection et de prévention. Une décision motivée par la "relative stabilisation de la situation épidémiologique", note le texte. Cependant, la stabilité enregistrée depuis la dernière vague nécessite davantage de vigilance en évitant tout relâchement dans le respect des gestes barrières, des mesures de prévention connues, ainsi que des protocoles sanitaires dédiés aux différentes activités, notamment en raison de l'apparition du nouveau variant Omicron, exhorte le Premier ministère. Dans une déclaration accordée à Radio Sétif, le Dr Mohamed Yousfi, président de la Société algérienne d'infectiologie, a appelé d'accélérer l'institution du pass sanitaire, tout en soulignant que le fait d'avancer les vacances scolaires d'hiver est une sage décision car elle intervient après l'enregistrement de plusieurs cas de contamination parmi les élèves et ce, afin de rompre la chaîne de contamination. Le chef de service des maladies infectieuses à l'hôpital de Boufarik (Blida) a, pour sa part, souligné que le variant Delta touche les adolescents et les enfants sans l'apparition de symptômes. "Ce qui constitue un danger de contagion pour les adultes et leurs familles", dit-il. Tout en déplorant le taux de vaccination dans les campus universitaires, estimé à seulement 10%, il a plaidé pour une vaccination massive, afin d'éviter ce qu'il qualifie d'"explosion" due, essentiellement, au faible taux de vaccination et au relâchement constaté dans les lieux clos en cette période. Le président de la Société algérienne d'infectiologie a, par ailleurs, plaidé pour une vaccination obligatoire de certaines catégories dont les travailleurs du secteur de la santé, de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et des collectivités locales. Le scientifique a, sur un autre volet, révélé que le variant Omicron serait plus contagieux, mais a souligné qu'aucun décès n'a été enregistré depuis son apparition et qu'il faut attendre au moins deux semaines pour confirmer l'efficacité du vaccin. Interrogé sur l'institution du pass vaccinal, le Dr Youcef Alloune, ancien maître-assistant au service de pneumologie du CHU Saadna-Abdennour de Sétif, a indiqué que les résultats obtenus sous d'autres cieux sont positifs et il ne peut qu'adhérer à une telle attitude. Cependant, il a plaidé en faveur d'une campagne de sensibilisation intensive. "L'équation est très simple : plus on vaccinera, moins le virus circulera et plus nous éviterons les hospitalisations et les complications, les cas graves et, du coup, les décès. Il n'y a aucun autre moyen pour nous protéger et freiner la propagation du virus et ses mutations qui pourraient perdurer. Outre le respect des mesures barrières, dont le port de la bavette et la distanciation physique, le vaccin est inévitable", précise à Liberté le Dr Alloune.