Les agriculteurs affirment travailler en étroite collaboration avec les services agricoles d'El-Milia, mais leur situation n'est pas officiellement régularisée. S'étendant sur plus de 500 ha répartis en parcelles de terrain sur des exploitations agricoles, le périmètre de "Zene", à l'extrême est de la wilaya de Jijel, est l'exemple de la mise en valeur des terres agricoles. Sauf qu'il pose problème pour ses exploitants. Faute d'un droit de concession légal, ils se retrouvent dans le flou, alors que la procédure de concession des terres agricoles est confiée à des commissions de daïra. "Nous sommes dans le flou dans ces exploitations", s'inquiète Djamel. Retraité du secteur de la santé, ce sexagénaire est revenu exploiter la terre dans son patelin natal. "J'ai revalorisé des hectares entiers grâce à la seule force de mes bras. J'attends que l'Etat nous renvoie l'ascenseur et nous aide dans les investissements réalisés dans ce périmètre", poursuit notre interlocuteur. "Nous n'avons pas de problème, à vrai dire. La région a été désenclavée et un autre projet d'aménagement des routes entre les exploitations est prévu, ce qui donnera plus de valeur à ce périmètre. L'Etat a fait ce qu'il faut faire : il y a l'électricité, l'eau ne manque pas, même si, à terme, il sera toujours utile de créer un périmètre d'irrigation à partir du barrage de Boussiaba, qui n'est pas loin d'ici", confie encore cet agriculteur, qui salue la politique des pouvoirs publics d'acheter auprès des agriculteurs leur production céréalière. Le hic, selon lui, est que les exploitants de cet espace travaillent en collaboration avec les services agricoles d'El-Milia, qui "se renseignent sur notre activité, qui nous associent aux rencontres de vulgarisation et de sensibilisation, alors que nous ne sommes pas officiellement régularisés". Autant dire que l'acte de concession est d'une importance extrême pour ces exploitants agricoles. Le même son de cloche est repris par d'autres exploitants, qui ont hérité des terres qu'ils valorisent de leurs parents, anciens moudjahidine. Toutefois, les exploitants de ce périmètre sont appelés à déposer leur demande auprès de la commission de daïra pour la conversion du droit de jouissance en droit de concession. Il convient de noter que la valorisation du foncier agricole, selon la feuille de route ministérielle élaborée pour la durée 2020-2024, est l'enjeu de la relance de l'activité agricole, garante de la sécurité alimentaire du pays. Il reste qu'au-delà de cette appréhension, c'est l'activité agricole qui bat son plein dans ce périmètre. C'est avec ardeur et abnégation que les exploitants de cette vaste étendue agricole se sont mis à valoriser encore davantage ses terres. La céréaliculture, l'oléiculture, l'arboriculture, en plus d'une filière avicole, qui même en crise est présente dans cette activité, ont été lancées sur une belle cadence. L'apiculture est également le point fort de cette activité dans un périmètre-pilote dans la mise en valeur des terres agricoles dans la wilaya de Jijel. Réparti sur des agriculteurs partageant leurs parcelles entre les communes de Settara et d'El-Milia, ce périmètre représente une importante plus-value à l'activité agricole locale. Et c'est grâce à l'effort de ses exploitants qu'il pourra contribuer à la dynamisation de cette activité, enjeu de toutes les politiques menées par les pouvoirs publics dans leur souci d'assurer la sécurité alimentaire tant convoitée. "Pourvu qu'on régularise nos exploitations", clament-on dans ce périmètre.