L'entrée principale du complexe d'engrais phosphatés Fertial d'Annaba a été totalement bloquée, hier matin, par un groupe de jeunes manifestants venus pour la plupart du quartier populeux de Sidi Salem voisin pour réclamer des postes de travail. Rappelant que ce n'est pas la première fois qu'ils ont recours à des sit-in pour se faire entendre, les délégués des contestataires ont exprimé leur ras-le-bol des vaines promesses qui leur sont faites par les responsables de l'entreprise algéro-espagnole et par les autorités locales. "Nous en avons marre des dérobades de la direction de Fertial à chaque fois que nous venons réclamer ce qui est un droit inaliénable. Nous sommes tous titulaires de diplômes et de qualifications répondant aux critères de recrutement exigés par cette entreprise de production, contrairement aux allégations de certains", indique B. Mourad, ingénieur en électromécanique. Ce trentenaire accuse ouvertement les responsables de l'usine qui ont assuré, notamment en 2017, que les revendications des jeunes demandeurs d'emploi diplômés seraient prises en charge et qu'ils seraient embauchés en priorité, comme le stipule la réglementation. "Dans la réalité, il en a été tout autrement, tous les postes disponibles ont été confiés à des personnes étrangères à la localité, avec la complicité de l'Anem et du département des ressources humaines du complexe. Le népotisme et le copinage ont primé sur la loi, qui est bafouée par les cadres de cette entreprise. Nous avons nos informateurs et nous savons parfaitement comment les bulletins de présentation sont délivrés aux uns et aux autres", s'insurge encore ce manifestant, en affirmant que ses camarades et lui-même sont déterminés à recourir à d'autres moyens que des sit-in pacifiques pour faire aboutir leur revendication. Nous avons essayé, pour notre part, de nous rapprocher de la direction pour connaître les suites qu'elle compte donner à ce dossier. En vain.