Ali Haddad ne pourra pas racheter les actions détenues par le groupe espagnol GVM avec lequel il s'est arrangé dans le plus grand secret. Fermement résolus à faire échouer la cession prévue de la totalité des 867 151 actions détenues par le groupe espagnol Villar Mir au groupe ETRHB d'Ali Haddad, tel que souhaité et cautionné par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, les travailleurs de Fertial Annaba ont observé, hier, un imposant sit-in au sein du complexe d'engrais phosphatés de la route des Salines. Le mouvement de protestation entrepris, hier matin, par les salariés du site d'Annaba, qui est ainsi venu parachever l'action conjuguée du syndicat d'entreprise Fertial et de la Fédération des travailleurs du pétrole, gaz et de la chimie, aura réussi à faire capoter l'arrangement dont avaient convenus dans le plus grand secret le président du conseil d'administration de Fertial, Javier Goni, et le décrié patron de l'ETRHB, détenteur quant à lui de 17% des actions de la joint-venture Fertial DSPA, et ce, depuis janvier 2018. On apprend, en effet, de la part de Lakhdar Zadi, secrétaire général du syndicat de la société des fertilisants, que le président de la République en personne serait intervenu pour mettre un terme à cette opération et permettre à la Sonatrach de faire valoir son droit de préemption au rachat desdites actions, en sa qualité de représentant de l'Etat algérien et donc de copropriétaire majoritaire de Fertial. De fait l'assemblée générale extraordinaire des actionnaires qu'a convoquée pour aujourd'hui le président du conseil d'administration de Fertial pour normalement décider du sort de l'entreprise après le départ des Espagnols ne devrait pas se tenir, en déduit-on. Ainsi, le rêve que nourrissait le patron des patrons de se voir aux commandes de l'un des plus grands complexes de la pétrochimie algériens s'envole, lui qui avait déjà commencé à réunir auprès de 3 institutions bancaires, à savoir la BNA, ABC Bank et la Société générale, les 200 millions de dollars nécessaires à l'achat des actions proposées par Grupo Villar Mir. Ce retournement de situation de dernière minute est interprété, à Annaba, comme une autre défaite des tenants du pouvoir de l'argent, après le revers qu'a essuyé l'autre homme d'affaires, Baha-Eddine Tliba, dont les visées sur la gestion du complexe sidérurgique d'El-Hadjar ont été déjouées grâce à la vigilance des travailleurs, lesquels ont exigé et obtenu le départ des pions qu'il y avait placés, y compris à la tête du syndicat d'entreprise de Sider. A. Allia