Le régime fiscal régissant les professions libérales non commerciales, contenu dans la loi de finances 2022, continue de faire des remous en milieu libéral. Après la montée au créneau des avocats qui ont réussi à paralyser les cours de justice et les tribunaux pendant plusieurs jours, suivie par la colère des notaires, plusieurs organisations, regroupant les professionnels libéraux, ont décidé, samedi, de rendre publique une déclaration rejetant les nouvelles dispositions de la loi de finances 2022, fixant notamment le taux de taxation sur les professions libérales. Lors d'une réunion, tenue samedi à Koléa, dans la wilaya de Tipasa, les représentants d'une dizaine d'organisations ont décidé de "rejeter dans le fond et dans la forme" le nouveau régime fiscal de la loi de finances 2022, appelant les autorités au "gel" de ces dispositions, qualifiées d'"arbitraires", lit-on dans le communiqué sanctionnant cette réunion et rendu public hier. "Nous, représentants des professions libérales, après une séance consacrée à l'étude des nouvelles dispositions fiscales de la loi de finances 2022, tenons à exprimer notre rejet de ces dispositions abusives et injustes", ajoute le document, estimant que ces dispositions sont de nature à "impacter lourdement les professions libérales". En plus de dénoncer le nouveau régime fiscal, les participants à cette réunion – parmi lesquels le président de la Chambre nationale des notaires, le président de l'Association nationale des conseillers fiscaux, le vice-président du Conseil national des architectes urbanistes, le président du Conseil national de l'Ordre des experts comptables, le secrétaire général du Syndicat national des médecins libéraux et plusieurs autres organisations – s'étonnent que ces "lourdes mesures" soient prises et décidées dans un "contexte économique délétère et incertain". En colère, ils appellent les autorités à geler "immédiatement" ces mesures "contraignantes et abusives". "Nous appelons les autorités à surseoir à ces dispositions", écrivent les rédacteurs du communiqué, comme "nous invitons les autorités à étudier d'autres moyens pour l'adoption d'un régime fiscal juste et équitable qui prend en considération les spécificités des professions libérales et qui protège, en même temps, les recettes du Trésor public de manière équitable". Les représentants des organisations des professions libérales demandent, par ailleurs, à ce que la future loi de finances complémentaire prenne en charge leurs revendications. De même qu'ils invitent les autorités à l'"ouverture d'un dialogue avec tous les représentants des professions libérales, en les associant dans la préparation de la loi de finances complémentaire de 2022". Par ailleurs, les participants à cette première réunion ont annoncé la création d'un cadre légal, permanent et national, regroupant toutes les organisations des professions libérales non commerciales pour la défense des droits des professionnels libéraux.