Le risque d'un conflit entre la Russie et l'Ukraine a reculé d'un pas hier et la tension d'un cran, même si les pays de l'Europe membres de l'Otan ont continué à hausser le ton. La solution pourrait finalement venir de Moscou et de Kiev. L'Ukraine a fait un pas hier sous forme de "possibilité" en indiquant qu'elle pourrait renoncer à demander son adhésion à l'Otan. La proposition a été faite par l'ambassadeur de l'Ukraine en Grande Bretagne. "L'Ukraine est disposée à être "flexible" sur son objectif de rejoindre l'alliance militaire atlantique", a déclaré l'ambassadeur, Vadym Prystaiko, à la BBC lorsqu'on lui a demandé si Kiev pouvait changer sa position sur l'adhésion à l'Otan. L'Ukraine n'est pas membre de l'Otan, mais a eu une promesse datant de 2008 selon laquelle elle aura éventuellement la possibilité d'y adhérer. Un écho est venu de Moscou qui a estimé qu'il y a une chance de trouver un accord. Et de régler la crise ukrainienne par la voie diplomatique. "Existe-t-il une chance de trouver un accord avec nos partenaires sur les sujets-clés ou s'agit-il d'une tentative de nous entraîner dans des négociations sans fin ?", a fait mine de demander le président Vladimir Poutine au chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov. "En tant que chef du ministère des Affaires étrangères, je dois dire qu'il y a toujours une chance", a répondu le ministre, dans un entretien avec M. Poutine retransmis à la télévision. Les occasions de dialoguer "ne sont pas épuisées, (mais) il ne faut pas qu'elles durent indéfiniment", a poursuivi M. Lavrov, ajoutant que Moscou était "prêt à écouter des contre-propositions sérieuses, voire même de continuer et élargir ces opportunités". Par ailleurs, dans une conversation téléphonique, dimanche soir, le président américain, Joe Biden, et son homologue ukrainien sont convenus de poursuivre "diplomatie et dissuasion" face à Moscou. De son côté, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a demandé hier à la Russie des "signes immédiats de désescalade" avant de se rendre à Kiev, puis à Moscou, pour tenter de désamorcer la menace d'une invasion russe de l'Ukraine. "Nous attendons de Moscou des signes immédiats de désescalade", a déclaré dans un tweet M. Scholz, estimant qu'"une nouvelle agression militaire aurait de lourdes conséquences pour la Russie", qualifiant la situation de "toujours très sérieuse". Et face à ces tentatives de calmer les esprits, c'est le va en guerre anglais, Boris Johnson qui tente avec ses déclarations incendiaires d'activer les canons. Le Premier ministre britannique a appelé, hier, Vladimir Poutine à reculer du "précipice" en Ukraine, estimant la situation "très dangereuse" avec une invasion russe possible "dans les 48 heures à venir". "La situation est très dangereuse et difficile, nous sommes au bord du précipice, mais il est toujours temps pour le président Poutine de reculer", a estimé Boris Johnson sur les télévisions britanniques. Et d'appeler enfin tout le monde au dialogue (...) "pour éviter ce qui serait une erreur catastrophique". Pour faire fléchir la Russie, les ministres des Finances du G7 ont assuré, hier, être prêts à imposer "dans un délai très court des sanctions économiques et financières aux conséquences massives et immédiates sur l'économie russe" en cas d'agression militaire contre l'Ukraine. L'Ukraine a exigé une réunion urgente avec la Russie et les pays de l'OSCE, accusant Moscou de ne pas partager d'informations sur ses déplacements de troupes massifs à la frontière ukrainienne, au cœur d'une grave crise russo-occidentale.