En stand-by depuis trois mois, la gestion des quatre communes de la wilaya de Béjaïa où les élections n'ont pas eu lieu, lors du scrutin du 27 novembre dernier, vient d'être confiée à des administrateurs nommés par le wali, Kamel Eddine Kerbouche. Il s'agit des communes d'Akbou, de Feraoun, de Toudja et de M'cisna, qui restaient jusque-là sans assemblées élues, en raison de l'absence de listes de candidats lors des dernières élections locales. Ainsi, Rachid Hamidouche, ancien cadre de la santé, a été désigné à la tête de la commune d'Akbou ; Fatsah Choubane, officier d'état civil à Toudja, aura à gérer la même commune, l'ancien responsable technique de Sonelgaz de Béjaïa ; Rachid Boussaïd Rachid à M'cisna ; et enfin, Rabah Naït Amara, ancien fonctionnaire au HCA (Haut-Commissariat à l'amazighité), est nommé administrateur de la municipalité de Feraoun. Il fallait donc attendre la promulgation et la publication au Journal officiel du décret exécutif n°22-63 du 10 février 2022 fixant les modalités de désignation des administrateurs pour gérer les affaires des communes dans lesquelles les élections n'ont pas eu lieu, pour mettre fin à cette situation de vide juridique dans laquelle se sont retrouvées les quatre municipalités sans premier responsable, faute d'assemblée élue. Ce qu'il faut relever, c'est qu'au-delà des critères de désignation fixés dans le décret y afférent, le choix de ces administrateurs communaux repose sur leur obédience politique, dès lors qu'ils sont connus pour être des anciens militants des partis de l'ex-alliance présidentielle, notamment le FLN et le RND. En effet, les administrateurs nommés à la tête des communes d'Akbou, de Feraoun et de M'cisna sont des anciens candidats du RND, alors que celui de Toudja n'est autre qu'un partisan du FLN. Du coup, le choix porté sur ces figures connues localement pour leur proximité avec les anciens soutiens du régime de Bouteflika ne fera que creuser davantage le fossé entre les citoyens et l'administration au niveau de ces quatre communes, dont la population avait donné un signal très fort au pouvoir central, en tournant le dos aux différentes échéances électorales organisées ces dernières années. Cela étant dit, rétablir cette confiance qui fait défaut s'avère être une tâche très difficile pour ces nouveaux responsables des quatre communes sans assemblées élues.