Les sanctions continuent de pleuvoir sur la Russie. Même les médias russes sont affectés. Pendant ce temps, l'armée russe poursuit sa progression sur plusieurs fronts. L'opération risque de durer encore ; elle ne s'arrêtera, selon le président russe, qu'une fois les objectifs atteints. Des images diffusées en boucle montrent une longue colonne de plusieurs kilomètres à la lisière de la capitale ukrainienne, Kiev. Les responsables ukrainiens disent se préparer à l'assaut des forces russes, alors que celles-ci ont ouvert d'autres fronts et continuent de bombarder plusieurs villes, à l'est et au sud de l'Ukraine. Ainsi, pour faire face à l'avancée de l'armée russe vers la capitale, les Ukrainiens ont placé d'innombrables camions et tanks à l'ouest et au nord de la ville pour empêcher la progression vers Kiev et sa chute. À Kharkiv, des images montrent l'explosion d'un obus hier matin. Le bâtiment de la préfecture régionale serait atteint. Des combats ont également eu lieu lundi à Okhtyrka, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Kharkiv, qui auraient tué "environ 70 combattants ukrainiens" mais aussi de nombreux Russes, selon les autorités locales. Les deux villes de Sumy et Lebedyn sont encerclées tout comme Okhtyrka, a confirmé l'armée ukrainienne. Sur le front sud, la présidence ukrainienne a également pointé un regroupement de "blindés, missiles et artillerie" autour de Kherson et Marioupol. Dans cette ville portuaire, l'électricité était coupée hier matin après une attaque russe, selon le gouverneur de la région de Donetsk dont elle fait partie. Le ministère russe de la Défense a affirmé, hier, que ses troupes qui progressaient le long de la côte depuis la Crimée et celles venues du territoire séparatiste prorusse de Donetsk (Sud-Est) avaient réussi à faire leur jonction. La seule piste, toutefois, pour une issue à ce conflit, réside dans les négociations entre les Russes et les Ukrainiens, dont une première approche, en Biélorussie, a échoué. Elle aura cependant le mérite d'avoir existé et que les deux délégations russe et ukrainienne aient pu se parler, même sans s'entendre. D'autres rounds sont à prévoir dans les prochains jours. Et si cette option est entravée, il est certain que la Russie va poursuivre son opération et procéder de telle sorte à "étouffer" l'Ukraine jusqu'à sa capitulation. Paradoxalement, les réactions occidentales semblent globalement ignorer cette possibilité – il reste encore des chances – de régler ce conflit par des négociations directes entre Moscou et Kiev. Des pays comme la Suède ou la Suisse sont sortis de leur neutralité pour rejoindre "le chœur guerrier" en blâmant la Russie et en rejoignant le chapelet de sanctions pour l'isoler. L'Occident semble cette fois donner procuration à l'Ukraine, où il déverse des millions de dollars d'armes pour combattre la Russie dans une guerre qui risque de finir en drame sans images. Parce que les pays occidentaux, dans leur soutien et dans le cadre de leurs sanctions contre la Russie, ont touché les sites d'information et la chaîne publique russe RT, devenus inaccessibles, mais il n'y a pas d'images des autres chaînes ni des agences de presse. La guerre s'est alors installée dans la sphère médiatique où les ministres de la Défense et les officiers sont les seules sources d'information. D'où les doutes légitimes sur la part de vérité et cette de l'intox. En définitive, le président Poutine a dit que l'opération s'achèvera lorsque les objectifs seront atteints. Ceux-ci pourraient, au vu du déploiement militaire sur tous les fronts, passer par l'occupation de l'Ukraine.