Au-delà des recrutements au complexe de Bellara ayant atténué un tant soit peu les effets du chômage, les opportunités d'emploi restent impactées par cette crise sanitaire qui a donné un véritable coup d'arrêt à l'activité économique. Passée l'euphorie d'annonce de l'instauration d'une allocation chômage au profit des jeunes chômeurs âgés de 19 à 40 ans, de nombreux prétendants se sont vite retrouvés face aux contraintes d'éligibilité à cette prime. Devant les bureaux locaux de l'emploi, c'est le dépit et la déception face aux conditions exigées pour avoir droit à cette prime. Sans désespérer de l'obtenir, des chômeurs ne cessent de se présenter en nombre croissant pour déposer leur demande, en attendant la suite qui leur sera donnée. "Il n'y a pas encore de suite aux centaines de demandes recueillies. Il est possible que l'opération soit entamée ce mercredi (aujourd'hui, ndlr) pour les bénéficiaires qui remplissent les critères d'éligibilité à cette prime", indique-t-on dans une antenne locale de l'Agence nationale de l'emploi (Anem). "Nous assistons à un afflux important des jeunes prétendants à cette allocation. Certains viennent pour s'informer, d'autres n'ont jamais postulé pour un poste d'emploi, ils viennent pour en savoir plus sur cette prime, c'est vraiment la ruée pour la solliciter", poursuit-on. Devant un tel afflux, l'horaire de travail a été réaménagé pour être prolongé jusqu'à 18h, comme décidé à l'échelle nationale, pour pouvoir traiter toutes les demandes. Samedi a également été exceptionnellement introduit comme journée de travail, et tous les personnels des bureaux de l'Anem sont mobilisés pour recueillir les données des jeunes éligibles à cette prime. "Nous envoyons un SMS à ces jeunes une fois leurs données saisies à la fin de la journée pour qu'ils puissent accéder à la plateforme électronique mise à leur disposition", précise-t-on, par ailleurs. Toutefois, de nombreux jeunes se sont retrouvés face au refus d'enregistrement de leur demande à leur accès à la plate-forme Minha. "J'ai introduit mon numéro du bulletin de l'Anem et celui de la carte nationale, mais la plateforme m'a signifié que je ne peux continuer l'opération, ma demande de cette allocation est donc refusée", regrette un jeune, fraîchement diplômé universitaire. Il se rappelle que le motif de ce refus est lié au fait qu'il ait été affilié à la Cnas lorsqu'il a décroché un contrat de trois mois de travail à Bellara, du temps où il était encore étudiant. "C'est regrettable que ces trois petits mois aient provoqué mon élimination de cette prime, car depuis je ne suis plus affilié à la Cnas et je suis inscrit comme demandeur d'emploi", poursuit-il, dépité. De nombreux jeunes se sont retrouvés dans la même situation de ce refus pour divers motifs, alors que d'autres n'ont pas baissé les bras et ont continué à courir d'un organisme à l'autre dans l'espoir de trouver une issue favorable à leur accès à la fameuse plateforme. Le fait le plus saillant dans la course à cette prime est le nombre important des filles prétendant à son obtention. "Elles sont encore plus nombreuses, les filles. Comme les jeunes garçons, elles se présentent aussi en grand nombre. Nos agents tentent de mettre de l'ordre devant nos bureaux, sinon, c'est le débordement", fait-on remarquer. À travers cette pression, il est relevé le nombre élevé de chômeurs en quête de cette allocation et, de là, d'un poste d'emploi. "Les recrutements sont de plus en plus rares, les opportunités sont faibles, la crise de l'emploi est là", soutient une source au fait de l'évolution du marché de l'emploi. Il est à souligner qu'à Jijel, et au-delà des recrutements au complexe de Bellara ayant atténué un tant soit peu les effets du chômage, les opportunités d'emploi restent impactées par cette crise. C'est ce qui a compromis ces opportunités, poussant les jeunes à se ruer sur l'allocation chômage, désormais un préalable à l'obtention d'un poste d'emploi.