Le Bayern Munich a perdu patience avec son maître à jouer Michael Ballack et lui a retiré sa juteuse offre de prolongation de contrat, ouvrant ainsi la voie au départ du capitaine de l'équipe d'Allemagne de football, peut-être même dans le mercato en janvier. On ne plaisante pas avec le Bayern Munich, même lorsqu'on s'appelle Michael Ballack, vedette incontestée du football allemand et espoir de toute une nation avant la Coupe du monde 2006 à domicile. Karl Heinz Rummenigge, lui aussi ancienne vedette du Bayern et de la “Mannschaft”, aujourd'hui directeur général du club bavarois, s'est chargé de le rappeler à Ballack, dont le contrat expire en juin 2006. “Nous nous étions entendus il y a quatre semaines pour que (Michael) déclare ses intentions aujourd'hui (lundi) ou nous retirerions notre offre. C'est ce que nous faisons après que Michael a indiqué qu'il n'avait pas pris de décision”, a annoncé Rummenigge lundi soir lors de l'assemblée générale du club. L'annonce a été longuement applaudie pour les 1 300 adhérents du Bayern présents à l'assemblée générale, fatigués par le feuilleton Ballack et persuadés que leur club, ses dix-neuf titres de champion d'Allemagne et son effectif d'internationaux peuvent bien se passer d'un meneur de jeu de 29 ans au sommet de son art. Depuis juillet, Ballack, arrivé en 2002 au Bayern en provenance de Leverkusen (1re div. allemande), joue la montre et... avec les nerfs de la direction du club bavarois. Il s'offusque d'abord par la voix de son omniprésent agent Michael Becker que le Bayern tarde à lui faire une proposition de prolongation de contrat : “Nous allons sonder le marché”, annonce alors Becker. Sur le marché, la cote de Ballack est justement au plus haut : les plus grands clubs européens dont le Real Madrid, le FC Barcelone, la Juventus Turin et surtout Manchester United flairent la bonne affaire avec un joueur en pleine maturité, au salaire onéreux certes, mais sans indemnité de transfert s'il va au bout de son contrat avec le Bayern. Des rumeurs font dès lors état d'un pré-contrat signé entre Ballack et Manchester United où sir Alex Ferguson cherche un successeur à l'Irlandais Roy Keane. Ballack se mure dans son silence tandis que le banc et l'arrière banc du Bayern Munich, du président Franz Beckenbauer à l'entraîneur Felix Magath en passant par le manageur Uli Hoeness, répètent leur détermination à conserver leur joyau formé à Chemitz, en ex-RDA. Ces paroles de bonne volonté se transforment en acte et surtout en chiffres lorsque le Bayern propose un nouveau contrat avec des termes sans précédent à Munich : quatre ans pour un salaire annuel de 9 millions d'euros selon la presse. Depuis, Ballack rencontre régulièrement les patrons du Bayern pour leur faire part de sa décision de... repousser sa décision. Jusqu'à lundi où, après une nouvelle rencontre de deux heures, le joueur et son conseiller ont, semble-t-il, perdu la main. “Nous allons sonder le marché”, a lancé Rummenigge comme un écho aux propos tenus en juillet par le camp Ballack. Le Bayern, qui publiait le même jour ses résultats financiers pour 2004-05 avec un chiffre d'affaires record de 189,5 millions d'euros, peut en effet voir venir. Il s'activerait en coulisses pour recruter le jeune international croate Niko Kranjcar et pourrait écouter d'une oreille attentive les offres de transfert qu'il recevra lors du mercato de janvier pour Ballack, plus vraiment maître de son destin.