C'est le P-DG de Sonatrach, propriétaire de la compagnie, qui l'a affirmé, hier, en marge de la première Conférence internationale sur la recherche et le développement Aval. C'est à l'hôtel Sheraton d'Oran que s'est déroulée, hier, la première Conférence internationale sur la recherche et le développement de l'aval en présence du ministre de l'Energie et des Mines. M. Chakib Khelil, de la ministre déléguée à la Recherche scientifique, Mme Bendjaballah, du P-DG de la Sonatrach organisatrice de la conférence, ainsi que de très nombreux autres invités partenaires étrangers de la compagnie pétrolière algérienne. Cette conférence “dédiée à la recherche et au développement” intervient, en fait, dans le cadre de la création du futur centre de recherche et de développement de l'activité aval, qui sera implanté à Oran, et qui est le premier centre de recherche de l'activité aval qui verra le jour en Algérie. À signaler que l'aval dans le secteur concerne tous les processus de fabrication des produits dérivés du pétrole et du gaz. L'amont portant sur la recherche des gisements et leur exploration. En marge de la conférence, le ministre de l'Energie et des Mines, qui a eu à rencontrer la presse, a fait état de la situation de la compagnie aérienne Tassili Airlines, désormais propriété à 100% de Sonatrach : “Cette compagnie agréée par Air Algérie et la SH pour les besoins du personnel de la société avait souvent des retards occasionnant des pertes et des désagréments. Il a été demandé aux responsables d'Air Algérie d'améliorer ses prestations ou de racheter les parts de la SH ; ils ont refusé arguant qu'ils n'avaient pas d'argent pour cela. Pendant trois ans, les discussions ont traîné. Finalement, c'est la SH qui a racheté les parts d'Air Algérie…” Et le ministre de poursuivre : “Nous sommes en contact pour trouver des partenaires capables de gérer une compagnie aérienne et pouvant injecter de l'argent pour la relancer.” Le P-DG de la Sonatrach parlera, lui, de l'avenir de Tassili Airlines en affichant les ambitions claires du groupe : “Il faut développer cette société… Nous sommes en train de monter une entreprise qui sera la deuxième société aérienne algérienne publique en partenariat. Elle sera chargée du transport de Sonatrach, ce qui sera bien pour nos employés. Nous ferons même du transport domestique dans le cadre de la relève et probablement encore de l'international.” Une annonce inattendue concernant cette compagnie aérienne, mais dont l'objectif ne pourra être concrétisé dans l'immédiat puisque l'intervenant dira qu'il faut lui laisser du temps. Quant au ministre Chakib Khelil annoncera, lors de son point de presse, la stratégie assignée au centre de recherche et de développement de l'aval qui “permettra de trouver de nouveaux gisements en amont, d'augmenter de 2 à 3% la production de pétrole et de trouver encore de nouvelles technologies pour améliorer les gisements et les produits”. Le ministre parlera également de la nouvelle technologie à développer dans le cadre des énergies renouvelables. Sur ces questions de nouvelles énergies avec la perspective de l'après-pétrole, l'orateur précisera que “la création du centre de recherche et de développement de l'activité aval est un développement en lui-même… Nous avons un projet GTL qui va permettre de développer du carburant à partir du gaz naturel, ainsi que d'autres projets sur lesquels nous travaillons et qui concernent les énergies renouvelables comme par exemple un projet hybride solaire-gaz naturel, un projet d'éolienne à Tindouf et même l'utilisation des déchets de dattes pour faire du bioéthanol. Mais tout cela doit s'appuyer sur une base de développement d'énergies renouvelables”. Et de terminer en expliquant encore que pour la recherche il y a des limitations d'argent, d'où le choix du ministre d'ouvrir tous les segments amont et aval au partenariat avec des entreprises, y compris et surtout pour la recherche avec des universités et des institutions de recherche renommées. Déjà avec l'ex-AIP, rattaché désormais au ministère de l'énergie et des mines, cette approche est mise en place puisque cet institut a un statut d'université pour la mise à niveau des ingénieurs spécialistes qui auront pour encadreurs des experts étrangers venus des plus grandes universités. En marge de cette conférence, le ministre a été interrogé sur les difficultés de la société Safir d'Arzew, une filiale de Sonatrach spécialisée dans la maintenance. Les travailleurs de cette entreprise, qui a pour partenaire des Français, ont observé des mouvements de protestation pour dénoncer la gestion. Chakib Khelil dira nettement que si les dirigeants ne sont pas capables de régler les problèmes et d'améliorer leur management, et de rappeler que la SH lui était déjà venue en aide alors qu'elle dispose d'un plan de charge, la dissolution de Safir est tout simplement envisagée. Le déroulement de la conférence a été surtout marqué par les interventions des représentants de grands groupes pétroliers partenaires de la Sonatrach, à l'image de Shell, Total, Statoil's, BASF qui ont fait part brièvement de leur stratégie de développement de la recherche afin de limiter les coûts, répondre aux besoins des marchés en trouvant de nouveaux produits ou encore préserver l'environnement. Mais tous ont bien montré à quel point les budgets alloués au développement et à la recherche étaient considérables à l'image de Basf qui y consacre 370 millions de dollars avec 300 brevets créés annuellement. F. BOUMEDIENE