C'est la fin du monopole aérien. Air Algérie sera déchargée de la rude tâche de desservir les 2,4 millions de kilomètres carrés du territoire national. Une deuxième compagnie aérienne publique est née: Tassili Airlines. objet de négociations pendant trois ans, cette compagnie est devenue la propriété exclusive de l'entreprise pétrolière Sonatrach. «Nous avons racheté les parts d'Air Algérie et désormais, Tassili Airlines est une compagnie qui appartient à 100% à la Sonatrach», a affirmé, hier, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, en marge de la première conférence internationale sur la recherche et le développement Aval, organisée par la Sonatrach au Sheraton d'Oran. «Il y a eu beaucoup de problèmes et de retards, alors que notre partenariat avec Air Algérie avait justement pour objectif de réduire les retards et d'éviter les désagréments du transport aux travailleurs de la Sonatrach», a indiqué le ministre, expliquant les raisons qui ont poussé Sonatrach à racheter les parts d'Air Algérie dans ce partenariat. Tassili Airlines est une compagnie aérienne créée en partenariat entre la Sonatrach et Air Algérie. L'une de ses principales missions était d'assurer, dans le meilleur des conforts et des délais, le transport des travailleurs de Sonatrach. Vraisemblablement, le partenariat n'a pas abouti et de sérieux problèmes ont été rencontrés, à en croire M.Chakib Khelil. «On a d'abord demandé à Air Algérie d'améliorer le service, rien n'y fit. On leur a demandé une contribution financière, ils ont refusé. On leur a proposé le rachat de nos parts dans ce partenariat, ils n'ont pas accepté. C'est pour ces raisons qu'on a pris la décision de racheter les parts d'Air Algérie», a ajouté le ministre. «N'étant pas spécialistes dans la gestion d'une compagnie aérienne, nous allons lancer un avis d'appel d'offres international pour trouver un partenaire professionnel», a-t-il déclaré. Pour sa part, le P-DG de la Sonatrach, M.Meziane, s'est dit également satisfait de ce rachat qui, selon lui, permettra «un timing meilleur et un service de qualité». L'ambition de la Sonatrach est de faire de sa compagnie, Tassili Airlines, la deuxième compagnie aérienne publique. «En plus des travaux de la Sonatrach qui doit couvrir 1,5 million km² de bassin sédimentaire, nous allons investir le transport aérien dans les lignes intérieures et au niveau des lignes internationales», a déclaré le P-DG de la Sonatrach. Il s'agit de la deuxième expérience de l'ouverture du ciel algérien à la concurrence après celle de la défunte Khalifa Airlines. Considéré il y a quelques années comme non attractif et non rentable, le ciel algérien annonce un regain d'intérêt qui se traduit notamment par le retour de compagnies internationales dans la desserte d'Alger.