C'est à Rimini, une opulente ville du nord de l'Italie, une station balnéaire réputée sur l'Adriatique, à un bras de mer de l'ex- Yougoslavie, que s'est tenu, du 9 au 11 novembre derniers, le salon international sur l'énergie Synergy 2005. La manifestation a accueilli dans une aire d'exposition de 110 000 m2, parmi les plus importantes en Italie, des représentants d'acteurs majeurs du marché de l'énergie en Europe, en particulier le groupe italien Eni, Exxon Mobil, Gas Natural, Edf, Edison, Enel, British Gas, Eon… Elle a drainé 5 000 visiteurs professionnels, enregistré la participation de 240 exposants (entreprises), l'organisation de 10 tables rondes et de 17 ateliers de travail. Comme événement marquant du salon, l'organisation la première journée d'une table ronde sur le marché de l'énergie dans le bassin méditerranéen, au cours de laquelle ont été présentées des communications de représentants d'Algérie, d'égypte, de Libye et d'Iran. Le P-dg de Sks, chargé de la réalisation et de l'exploitation de la centrale électrique de Skikda en partenariat avec la firme canadienne SNC Lavalin, M. El-Alami, a exposé la situation et les perspectives de Sonelgaz. Le groupe a actuellement une capacité installée de 6 731 MW. Son chiffre d'affaires dépasse le milliard de dollars. Il compte 5,3 millions de clients électricité et 1,8 million de clients gaz. Sonelgaz est en train de parachever la mise en œuvre de la loi sur l'électricité. Comme étapes ultimes, après la filialisation de Sonelgaz, la création de la commission de régulation Creg, l'ouverture du marché à de nouveaux producteurs d'électricité (Kahrama, Sks…), le fonctionnement de l'opérateur système en 2006 et la mise en place de l'opérateur marché en 2008. Parmi ses projets, pour faire face aux besoins croissants en énergie et s'imposer comme acteur important sur le marché de l'électricité dans le bassin méditerranéen, figurent la remise à niveau des moyens de production et de transport, la récupération de plus de 500 MW à travers la réhabilitation des installations, la mise en service d'un réseau de télécommunication en fibres optiques de 2 000 kilomètres, de nouveaux projets de production d'électricité de Berrouaghia de 450 MW devant être terminés l'an prochain, la centrale de 1 200 MW de Cherchell, devant être achevée en 2008, celle de Koudiet Drach à l'est de 1 200 MW dont la première tranche de 600 MW sera livrée en 2009 ainsi que le renforcement des liaisons régionales avec le Maroc, une ligne de 400 KV. Hassi Ameur-Bourdim, avec la Tunisie, une ligne de 400 KV reliant El Hadjar à Djendouba à la frontière tunisienne. Ces liaisons vont contribuer à l'émergence d'une boucle euro-méditerranéenne de l'électricité, en 2010, le couronnement de l'intégration des réseaux électriques des pays de la rive sud de la Méditerranée à ceux de l'Union européenne, un projet soutenu par la Commission européenne. Par ailleurs, des interconnexions sont prévues entre l'Algérie et l'Espagne et avec l'Italie. La première permettra d'exporter 2 000 MW vers l'Europe, la seconde 1 000 MW. Les études de faisabilité sont achevées. Elles démontrent leur opportunité économique. Reste à trouver le mode de financement de ces infrastructures. Skikda en appoint : pas de coupures d'électricité en hiver La centrale de Skikda, a-t-on appris, en marge du salon, permettra en principe de passer l'hiver sans coupures d'électricité. En effet, deux turbines d'une capacité de 470 à 500 MW seront prêtes fin novembre. La seconde tranche de 412, 5 MW sera livrée au premier trimestre 2006. Il ressort de la communication du délégué égyptien que ce pays dispose d'une plus grande capacité de production (18 000 MW) mais que le développement de nouveaux projets 8 500 MW à l'horizon 2010, contrairement à l'Algérie, reste dépendant des financements des institutions financières régionales et internationales. Quant à l'Iran, il dispose d'une capacité de production bien plus importante, 38 000 MW dont 6 000 MW de source hydroélectrique. Il a des liaisons électriques avec le Turkménistan, l'Azerbaïdjan, la Turquie, l'Irak. L'iran a en projet une liaison électrique reliant ce pays à la Syrie, la Jordanie et l'Egypte. R. Chiuli, l'animateur de la table ronde et président du comité scientifique du salon, a souligné l'importance des échanges technologiques entre l'Italie et les pays de la rive sud de la Méditerranée. L'Algérie, la Libye, l'Egypte et le Maroc vont coopérer économiquement. Ce qui va constituer un marché plus important. C'est un marché de référence pour l'Italie. En clair, l'Italie pourrait fournir les technologies indispensables au développement durable de ces pays en échange d'un approvisionnement à long terme à partir de l'Afrique du Nord, un marché très proche, notamment à partir de l'Algérie et de la Libye. L'Italie figure notons-le parmi les leaders en matière de fourniture d'équipements dans le secteur de l'énergie. Outre la réalisation de terminaux de regazéification en Italie pour être au rendez-vous de la croissance des approvisionnements en Gnl dans un but sans doute de diversification, il a été fait mention des gazoducs reliant l'Algérie à l'Italie (en particulier le projet Galsi) sécurisant l'alimentation à moyen et long terme de ce pays en gaz. La participation algérienne, à ce salon, organisé par l'institut du commerce extérieur italien (ICE) auquel est assignée la mission de promouvoir et d'assister le made in Italy à l'extérieur, précisément par les bureaux de l'ICE de l'Emilie Romagne basés à Bologne et Alger, outre les représentants de Sonelgaz, se résume à la participation de deux sociétés privées algériennes : UTAS et Propal. UTAS : première société privée dans l'assemblage de volucompteurs Universal, un groupe privé algérien, dont le principal actionnaire est M. Rachid Yacef, a commencé ses activités par la création de la filiale UTA qui a introduit les équipements de contrôle technique de véhicules en Algérie en 1998. Ce dernier, par le biais de la création de la filiale UTAS, a investi le créneau des volucompteurs en 2000. UTAS est spécialisée dans le montage et la réalisation de volucompteurs avec formation de techniciens en Italie. Elle a à son actif l'équipement en volucompteurs de plus de 200 stations-services. Des sociétés italiennes lui fournissent certains équipements nécessaires au montage de volucompteurs. Utas a pour concurrent la société publique AMC qui n'arrive pas à satisfaire tous les besoins locaux. Elle vise la fourniture de tous les équipements des stations-services : de la cuve, la tuyauterie au volucompteur. Propal : premier intervenant privé dans la grosse distribution des carburants Propal, une société privée de Mostaganem, elle est la première entreprise en Algérie à s'approvisionner directement de la raffinerie (d'Arzew). Elle fournit des carburants à une trentaine de stations-services privées. Elle dispose d'une flotte de transport composée d'une trentaine de camions et d'une capacité de stockage d'environ 1 000 mètres cubes (essence et Gpl carburant). Elle a dans son portefeuille de projets, le conditionnement sous sa propre marque de lubrifiants produits par Naftec et la réalisation d'un centre enfûteur à Mostaganem. Enfin, ce salon au cours duquel ont été discutés les problèmes de la libéralisation du marché de l'énergie en Europe et où ont été exposées les solutions alternatives aux ressources fossiles pour s'alimenter en énergie,- Brescia, une ville située non loin de Milan, réchauffée par l'énergie produite du traitement des déchets, étant citée en exemple -,tente de s'imposer comme manifestation internationale incontournable dans l'agenda des entreprises énergétiques dans le monde. N. Ryad