Del Piero et Nedved n'ont pu rien faire, le grand gardien Buffon Gianluigi, le champion du monde 2006, ne s'en est rendu compte que lorsque le ballon était au fond de ses filets. La Juventus des stars, de Marcello Lippi, ex-entraineur de la Juve et de la nationale italienne, qui a su porter l'Italie au sommet de la Coupe du monde, s'est fait piéger par une jeune équipe de Rimini de la série B, qui, jusqu'à cet après-midi du samedi 10 septembre, n'a jamais pensé se mesurer un jour aux «millionnaires», stars internationales, applaudis et vénérés à travers tous les stades européens. La Juventus est un pan énorme de l'histoire du football italien, le sport le plus «adulé» à travers la Péninsule. Pour sa première sortie à l'extérieur, sur le terrain de Rimini, devant une tribune archibourrée de spectateurs tifosi amoureux de la balle ronde des deux camps, dans une ambiance de grande kermesse que seule cette ville balnéaire dont l'économie repose presqu'uniquement sur le tourisme, des vagues de charters pleins venant du monde entier ne cessent d'atterrir durant la période estivale, de juin à la fin août. Donc, en ce samedi de soleil, de couleur et de mer, Rimini et son stade étaient envahis par une horde de journalistes internationaux, venus spécialement pour la circonstance, assister et rendre compte du premier match de la Juve en deuxième division. Un événement spectaculaire qui a rempli de joie le président et les dirigeants du club, qui ne s'attendaient nullement à ce déferlement médiatique. La fierté accompagnait, aussi, tous ceux qui se trouvaient à faire la chaîne devant les guichets exigus du stade de Rimini, quand les télévisions se sont mises à ronronner et à les interviewer pour connaître leur état d'esprit et essayer de leur soutirer un pronostic. Un jour de fête pour la ville, non pour les joueurs qui endossaient le maillot «noir et blanc» de la Juve. L'équipe était méconnaissable, et pourtant quelques champions étaient présents lors de ce match. A la fin du compte, la Juventus a laissé des plumes, en n'obtenant qu'un seul point, pour n'avoir pas su gérer son goal sur le 1 à 0, but inscrit par l'avant-centre Matteo Paro à la 60' et où les adversaires -ramenés à 10, après l'expulsion de Cristiano pour double avertissement- avec rage et courage, sans avoir perdu à aucun moment leur agressivité, ont réussi à la 74' à battre le gardien «mondialiste» par un Adrien Racchiuti à l'affût du but égalisateur. Qui l'aurait pensé? Dire que la veille, tous les mordus des Noir et Blanc donnaient leur équipe gagnante avec une différence de goals... Pour eux, se déplacer à Rimini, c'était aller assister à un festival de buts...dommage, la Juve a raté le coche. Elle est partie avec moins 17 points pour son début de saison; elle est retournée à Torino avec moins 16 points. La route est encore longue pour cette équipe prestigieuse dans le passé. Qui sait, si l'ascension ne sera pas plus abrupte.