L'offre de négociations du président irakien, Jalal Talabani, a fini par trouver un écho auprès de certains groupes insurrectionnels, dont les chefs se déclarent prêts à intégrer le processus politique. Wafik al Samarraï, conseiller du président Jalal Talabani à la Sécurité nationale, a affirmé, hier matin, que des contacts ont été noués avec des rebelles suite à la proposition de dialogue du gouvernement irakien. “Nous avons reçu des appels de personnes disant appartenir à des groupes armés. Ces personnes se trouvent dans l'ouest du pays et au nord de Bagdad”, a déclaré Al Samarraï. Ainsi, des rebelles irakiens, en majorité sunnites, ont fait part à la présidence de la République de leur souhait de dialoguer et de participer au processus politique, à moins de trois semaines des élections. Si la branche Al Qaïda en Irak avait opposé une fin de non recevoir à l'offre de négociations faite au Caire par le chef de l'Etat irakien à l'occasion de la rencontre sur la réconciliation nationale initiée par la ligue arabe, il n'en est apparemment pas de même pour les autres groupes insurgés. À ce propos, Wafik Samarraï a expliqué que “les hommes de Zarqaoui” étaient, de toute façon, exclus, parce que “nous n'allons pas écouter les étrangers. La seule solution qui se présente à ces gens-là, c'est de rentrer chez eux et de laisser l'Irak tranquille”. Pour rappel, le président irakien avait solennellement annoncé : “Je suis le président de l'Irak, et responsable de tous les Irakiens. Si ceux qui se décrivent eux-mêmes comme la résistance irakienne veulent me contacter, ils sont les bienvenus.” Revenant sur les contacts avec les rebelles, le conseil à la sécurité nationale irakienne a indiqué que les personnes qui se sont manifestées assurent qu'“elles affirment être prêtes à participer au processus politique”. Il a précisé qu'il s'agissait d'Irakiens et non d'étrangers. “Certains sont des islamistes et d'autres des baassistes”, a-t-il ajouté. Ceci étant, Samarraï a insisté sur le fait que “ceux qui combattent pour rétablir l'ancien régime de Saddam Hussein doivent abandonner leur lutte, qui est inacceptable”. Il y a lieu de faire remarquer que Jalal Talabani fait sienne la politique de la carotte et du bâton, car cette proposition de dialogue est accompagnée par une promesse de frapper durement les auteurs d'attaques qui ensanglantent le pays au quotidien. En effet, le ministre de l'Intérieur, Bayane Jabr Soulagh, a affirmé que les forces de sécurité “frapperaient avec force les foyers de terrorisme dans les différentes provinces”. “Nous allons engager 10 000 hommes et un millier de véhicules militaires dans ces opérations, avant ou après les élections du 15 décembre”, a-t-il ajouté dans l'intention de montrer la détermination de l'Etat de ne pas relâcher sa pression sur les groupes armés. K. ABDELKAMEL