Une enveloppe budgétaire de 5 milliards de centimes vient d'être dégagée par les services de la wilaya de Batna pour lancer l'opération de la requalification de l'ancien quartier du village de Chemora, douar Echaïr, une cité de 860 habitations vivant dans des conditions déplorables. Toutefois, un sujet à controverse est apparu ces derniers temps et risque de faire obstacle. En effet, après l'opération de recensement des habitations qui seront touchées par le relogement, plusieurs familles ont manifesté leur refus d'être relogées dans des appartements à loyer. À ce sujet, le chef de daïra nous dit : “Sur la liste rouge, nous avons dressé un état de 360 logements à démolir. Jusqu'à présent, 150 familles ont accepté leur relogement dans des immeubles nouvellement construits de Garât El Ouaz, qui leur seront attribués incessamment.” Et d'ajouter : “L'opération de sensibilisation menée par nos services se poursuit pour que les familles devant être relogées acceptent. Ainsi, nos services techniques pourront procéder enfin à la requalification.” Le refus de ces 210 familles à être relogées suscite, en effet, beaucoup de commentaires. Nous avons approché quelques habitants pour lever le voile sur les véritables raisons de ce refus. Une partie de la population explique cela par leur situation sociale indigente ne leur permettant pas de régler le loyer et le risque de se faire chasser des logements qui leur seront attribués. “Comment voulez- vous que nous puissions plus tard leur payer un appartement à loyer ? Les 2 000 ou 3 000 DA du loyer représentent la moitié de nos salaires. Et encore, il y a des familles qui vivent aux griffes des bienfaiteurs !” L'autre, quant à elle, soulève un autre problème de taille, celui des familles “élargies” qui jugent que les appartements qui leur seraient attribués sont trop exigus et ne peuvent donc pas les contenir. “Nous sommes des familles nombreuses. pour pouvoir nous contenir, il faut attribuer à chaque famille pas moins de deux appartements. Voilà où réside notre problème”, nous fait savoir un autre citoyen rencontré devant la vieille mosquée. La situation s'embrouille davantage eu égard à la demande qui dépasse largement l'offre. Comment caser tout ce monde pour libérer les lieux ? parce que sincèrement la vie dans ce quartier est insoutenable. De surcroît, certaines personnes âgées, refusant eux aussi l'idée de relogement, justifient leur refus par un attachement à ce quartier. Cette catégorie demande tout simplement qu'on leur répare leurs maisons. Un véritable casse-tête chinois. Comment parviendront les autorités à démêler cette affaire sans faire de mécontents ? B. Belkacem