C'est officiel, le président sortant de la Fédération algérienne de football, M. Mohamed Raouraoua, ne sera pas candidat à sa propre succession. C'est Raouraoua lui-même qui nous l'a annoncé, hier, au cours d'un entretien téléphonique à partir de l'Arabie Saoudite, où il participe aux différentes réunions de l'Union arabe (UAF). En effet, contacté par nos soins, pour connaître justement s'il avait pris sa décision concernant les prochaines élections de la FAF, Raouraoua nous a réservé son verdict “définitif”. “Je ne sais pas si vous avez senti quelque chose, comme une sorte de prémonition, mais je viens juste de trancher la question. Je vous informe donc que je ne serai pas candidat aux élections de la FAF, car j'ai la conviction aujourd'hui que les conditions ne sont pas réunies pour mettre en place un véritable plan de redressement du football national”, nous confia-t-il. Et d'ajouter : “Pour mener à bien sa mission, il faut des moyens et, surtout, une aide conséquente des parties concernées. Or, je constate que ce n'est pas le cas ; je l'ai d'ailleurs vérifié, à mon détriment, durant mon mandat.” Raouraoua ne le dit pas directement pour des raisons évidentes, mais tout le monde aura compris que la raison principale de son désenchantement réside, en fait, dans la position récalcitrante du ministre de la jeunesse et des sports. Le MJS, et c'est là un secret de polichinelle, est opposé à la reconduction de Raouraoua à la tête de la FAF. Le premier responsable du secteur, M. Guidoum, a toujours soutenu publiquement que l'actuel bureau fédéral a “échoué” et qu'il doit, par voie de conséquence, “partir”. Il est clair aussi que sans le soutien des pouvoirs publics, ceux-là mêmes qui l'ont soutenu à son arrivée en 2001, Raouraoua ne pouvait que “quitter la table”, laissant le champ libre à un autre dirigeant, sans doute davantage en odeur de sainteté avec les pouvoirs publics actuels. Dans un éditorial de notre édition du 21 juin dernier, nous écrivions que ce sont les politiques qui font et défont les présidents de la FAF au gré des “affinités conjoncturelles”. Aujourd'hui, la tendance se vérifie et nul doute que le futur patron de la FAF sera forcément “un produit des laboratoires du MJS”. Ce qui n'est pas forcément une “mauvaise chose”, pourvu que le futur élu puisse disposer des moyens nécessaires pour amorcer l'essor du sport-roi en Algérie. Des moyens surtout infrastructurels (stades et terrains d'entraînement) qui ne peuvent voir le jour sans une réelle volonté politique des pouvoirs publics de sortir le football de son marasme actuel. Sans cela, sa mission est vouée à l'échec et il viendra le jour où il servira lui aussi de fusible, comme c'est, visiblement, le cas pour Raouraoua. Pour rappel, après avoir dans un premier temps annoncé sa décision irrévocable de ne pas postuler pour un second mandat, Raouraoua à laissé entendre lors de la dernière assemblée générale ordinaire de la FAF qu'il n'écartait pas cette éventualité. Il avait déclaré qu'il se laissait un temps de réflexion jusqu'au 30 novembre, date limite des dépôts de candidatures pour le scrutin de la FAF. Il a finalement pris sa décision 48h avant le jour J. S. B.