Après les graves incidents survenus lors du match Turque-Suisse, Sepp Blatter, le président de la puissante Fédération internationale de football association (FIFA) a proposé de supprimer les hymnes nationaux avant la tenue des matches internationaux de clubs ou de nations pour éviter, comme cela a été le cas en prélude au match dont il s'agit, qu'ils soient sifflés contribuant ainsi aux violences dans les stades. Le football, sport populaire par excellence, est la base du mouvement sportif mondial dans la quasi-totalité des pays. C'est ainsi qu'à partir de ce sport un petit pays peut émerger dans le concert des nations du football. Et les exemples sont légion. La passion sans borne de ce sport mélangée à l'hymne national viendront assurément titiller la fibre nationaliste exacerbée d'une partie du public et constituer ainsi un cocktail détonant de grande puissance. La gloire du football qui a conquis le monde a étendu sa puissance à l'honneur nationaliste au point où le rayonnement d'un pays dépend de la valeur de son équipe nationale. Les hymnes nationaux joués en préambule de ces matches sont perçus par des foules issues notamment des couches sociales modestes comme de véritables rituels de guerre et de suprématie d'une nation sur une autre. Les spectateurs, ou une partie d'entre eux, frappés d'une hystérie guerrière sifflent alors ces hymnes en propageant leur haine sur le terrain. La recherche du résultat devient alors péremptoire et l'emporte sur tout autre considération. C'est une mentalité particulière qui s'est installée dans l'“inconscience” sportive faisant fi des règles de jeu et de bienséance élémentaires provoquant des situations conflictuelles et des querelles entre les nations. Souvenez-vous, il y a plusieurs années, de la guerre qui a failli être déclenchée entre le Honduras et le Salvador à la suite de comportements similaires. La pratique du football constitue une action éducative de valorisation morale et sociale de la jeunesse d'un pays et peut contribuer à l'affaiblissement sinon le règlement de tensions sociales éventuelles comme cela a été le cas au Brésil en 1962 où une grève générale a été enrayée par la grâce du football quand l'équipe “auriverde” est rentrée au pays “bi compeode mondo” Aujourd'hui plus qu'hier, le football a pris une place importante dans la vie des sociétés pour leur assurer justement sa pérennité. Son organisation et son animation sont des nécessités sociales absolues. M. H.