Le comité exécutif de la FIFA, qui a tenu une session extraordinaire, hier, en Afrique du Sud, pour traiter les «incidents survenus dans le cadre des matches de barrage de la compétition préliminaire de la Coupe du monde de la FIFA», a renvoyé l'affaire du match du Caire du 14 novembre dernier, Egypte-Algérie, à la commission de discipline de l'instance internationale. «Enfin, la commission de discipline de la FIFA se penchera sur l'affaire de ‘‘la main de Thierry Henry'' en rapport avec le match de barrage du 18 novembre entre la France et la République d'Irlande, ainsi que sur les incidents survenus en marge des matches entre l'Algérie et l'Égypte le 14 novembre au Caire et le 18 novembre à Khartoum», lit-on à la fin du communiqué sanctionnant les travaux du comité exécutif. C'est la seule phrase consacrée à cette affaire. Maigre conclusion donc d'une réunion annoncé en grande pompe et en urgence. Il n'est pas sans rappeler que les incidents en question sont relatifs à l'attaque, à coups de pierres, du bus algérien transportant les joueurs, le 12 novembre, de l'aéroport du Caire vers leur lieu d'hébergement. Trois joueurs ont été blessés. Certains s'attendaient à ce que la FIFA réagisse immédiatement après la confirmation des faits, notamment pour délocaliser le match, mais il n'en fut rien. En tout cas, aujourd'hui, il est à se demander pourquoi l'instance internationale provoque une session extraordinaire de son comité exécutif si c'est pour renvoyer les affaires à la commission de discipline, sans autres commentaires ni mesures. N'est-ce pas cette même commission qui traite ce dossier dès le départ ? Si l'on se fie aux informations diffusées par certaines agences de presse, il est clair que le président de la FIFA, Joseph Sepp Blatter, a consacré beaucoup plus de temps, si ce n'est la totalité de son temps, lors de la conférence de presse qu'il a animée à la fin de la réunion, à la «main d'Henry». C'est beaucoup plus important apparemment pour les responsables de la FIFA. Pour l'affaire Egypte-Algérie, et plus précisément le caillassage du bus de la délégation algérienne, il n'y a nulle urgence à traiter le dossier aussi rapidement. Pourtant, dans un passé récent, le président de la FIFA n'avait pas tardé à réagir dans l'affaire Suisse-Turquie, survenue au mois de novembre 2005, même si la sanction n'est tombée que près de trois mois après. Blatter avait évoqué, au lendemain des incidents, «le comportement irrespectueux vis-à-vis de l'équipe suisse était grave depuis son arrivée en Turquie jusqu'à la fin». N'est-ce pas la même chose en ce qui est de l'équipe algérienne en Egypte. La FIFA aurait pu avoir plus de considération à l'égard de l'Afrique qui abritera l'édition 2010 de la Coupe du monde sur ses terres pour la première fois de son histoire. Pourtant, la symbolique est très importante. D'ailleurs, aujourd'hui, le comité exécutif de la FIFA se réunira à l'île de Robben Island, au large du Cap, où fut détenu Nelson Mandela pendant 18 de ses 27 années d'emprisonnement… L'Afrique mérite plus d'égard. D'un autre côté, le communiqué d'hier laisse entendre que, quelque part, les dossiers présentés par l'Algérie et l'Egypte -cette dernière estime que des supporters algériens ont agressé des supporters égyptiens à Khartoum- ont été mis dos à dos. Pourtant, tous les acteurs du football mondial se sont mis d'accord sur le fait que l'attaque d'un bus de joueurs est très grave. C'est bien évidemment plus grave que la «main de Thierry Henry»… A. A.